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Après plusieurs moments de réflexion, je décide d'agir. Pour cela, je dois abord identifier l'endroit où je me trouve, toutes les possibilités d'évasion qui s'offrent à moi, et qui ce putain de Castiel Perez, où plutôt que veut-il de moi.

Je quitte la cuisine, je me dirige vers la sortie, pour l'instant je n'ai rencontré personnes d'autres, mis à part Perez. J'ouvre la porte, encore une fois, elle n'est pas verrouillée. Rien ne va dans ce kidnapping.

Une fois dehors, une agréable odeur marine vient chatouiller délicatement mes narines. Je quitte la maison, puis je me retourne pour voir de quoi elle a l'air. C'est une maison digne d'un château, imposante et austère. Les murs sont d'une couleur blanche éclatante ; les tourelles donnent à l'édifice une allure presque intimidante.

Les fenêtres sont munies de lourds volets en bois sombre, souvent fermés, dérobant ainsi la vue sur l'intérieur de la demeure. Le jardin, loin d'être un paradis floral, est aménagé avec une rigueur presque militaire, des buissons taillés à la perfection encadrent des chemins droits et nets, sans fioritures.

À l'arrière, le parc semble entretenu avec une précision chirurgicale, chaque arbre semblant être à sa place, comme des sentinelles gardant un territoire bien délimité. L'atmosphère est lourde, teintée d'une aura de secret et de prudence, comme si chaque bruissement dans les feuillages pouvait cacher une menace.

Alors que je m'éloigne de cette demeure, presque soulagée de quitter son atmosphère pesante, mes yeux s'accrochent à un portail discret, presque dissimulé parmi les arbres. Sans vraiment réfléchir, je m'y dirige, et dès que je le franchis, tout change.

Je me retrouve subitement dans un décor complètement différent. Un village s'étend devant moi, animé, je remarque qu'il y'a des gens, beaucoup de gens, je plisse les yeux, je ne comprends pas. Je remarque aussi, des maisons modestes qui bordent des ruelles pavées où des enfants jouent en riant. Encore une fois, je ne comprends pas. C'est déconcertant. Où suis-je donc tombée ?

-Dites-moi que je rêve. Dis-je tout bas.

L'étrangeté du contraste me laisse perplexe, presque désemparée. Avant que je puisse rassembler mes pensées, une femme émerge de la foule. Brune, grande, ses yeux verts captent la lumière du jour d'une manière presque hypnotique. Elle s'approche de moi avec un sourire chaleureux, mais empreint de curiosité.

-Vous semblez un peu perdue, vous ne faites pas partie d'ici, n'est-ce pas ? Sa voix est douce et elle semble gentille.

Je tente de retrouver mes mots, mais l'étrangeté de la situation m'assaille de toutes parts, j'ai l'impression que j'ai abusé d'un repas chinois et que je fais un cauchemar, je vais me réveiller ce n'est pas possible.

-En effet, j'ai l'impression d'avoir emprunté l'armoire du monde de Narnia. Vous pouvez me dire où est-ce qu'on se trouve ?

Elle plisse les yeux à son tour.

-Sur l'île.

-Sur l'île ?

Elle hoche la tête.

-Oui, sur l'île.

-Ecoutez...

-Mila, je m'appelle Mila.

-Ok, Mila, je sais que je suis sur une île, on me l'a bien fait savoir il y'a quelques minutes, mais je veux savoir sur quelle île on se trouve ? Où est-ce qu'elle est située.

-Personne ne le sait.

Je fronce les sourcils. Je me rends compte que je suis encore plus perdue qu'avant.

-Et vous avez été enlevée ?

-Quoi ? Mais non voyons, c'est ma maison, je suis née ici. Vous êtes qui au juste ?

-Ah, donc ces mafieux ne se contentent pas de vendre illégalement des armes ou des êtres humains, mais de s'approprier une île et de créer une communauté. Pourquoi pas ? Putain de merde, mais dans quoi je me suis encore fourrée.

-Je vois, vous êtes la prisonnière du chef.

-Du chef ?

J'ai l'impression qu'elle a subi un lavage de cerveau, ce n'est pas possible, je suis en train de rêver.

-Oui, Castiel.

Avant que je ne puisse ajouter quoi que ce soit, une voix masculinement virile s'élève derrière moi.

-Je vois que tu as vite pris tes aises.

Je me retourne pour faire face au regard perçant de Castiel Perez. Les reflets du soleil, lui donnent une tout autre allure, celle du diable.

-Monsieur...lance poliment Mila avant de partir.

-Je vois que vous vous faites respecter par vos prisonniers. Quel est votre souci Perez ? Vous vous sentiez seul et 'idée soudaine de créer un monde vous est venue à l'esprit ?

Il sourit en soupirant.

- Je n'ai pas créé cet endroit, c'est l'œuvre de mon père. En plus, toutes ces personnes ne sont pas mes prisonniers, ce sont des habitants de cette île.

-Et moi ?

-C'est à toi de voir. Dit-il en s'approchant dangereusement de moi, il me contourne comme si j'étais une gazelle et lui le lion prêt à dévorer sa proie. Son attitude prédatrice est à la fois troublante et captivante.

Il se positionne derrière en rapprochant sa bouche de mon oreille pour me chuchoter :

-C'est à toi de voir si tu veux être une prisonnière ou...ma prisonnière.

Je ferme les yeux un instant face à la délicieuse et diabolique sensation que je ressens, son souffle chaud sur ma peau crée un million de spasmes qui traversent mon échine, faisant naître un tourbillon de frissons quasi incontrôlables.

-Quelle est la différence en fin de compte ? Dans les deux cas je suis captive. Réussis-je à dire finalement.

Il laisse échapper un léger rire, presque cynique.

-Crois-moi, les deux cas sont très différents. Mais maintenant, rentrons, j'ai quelque chose à te montrer.

Sa réponse reste énigmatique, mais l'intensité de son regard et le ton de sa voix laissent entrevoir un monde de mystères bien plus profond que je ne l'aurais imaginé. 

Protège moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant