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Le jour du départ de Mario, Igor et son frère se sont absentés, ce qui facilite grandement les choses.
Mario monte une valise énorme jusqu'à dans l'appartement et on s'enferme un petit moment pour la remplir et se dire au revoir. Les piles de vêtements sont réalisées au fond d'un placard et mon frère ouvre grand le bagage dans lequel je peux tout juste me glisser.
"Ils vont se demander où je suis"
"Je vais dire que tu es triste et que tu as besoin qu'on te laisse un peu seule. Tout ira bien"

Il ajoute simplement ma pochette avec mes documents pour quitter le territoire. Ses propres papiers sont dans son porte feuille dans sa veste.

Une fois fermée, il fait glisser la valise dans le couloir. J'ai l'impression que chacune de mes respirations est un hurlement audible par tout l'immeuble. Personne ne nous arrête cependant.

"Ciao! Ô signora, ma soeur... Elle ne veut pas être dérangée... Comme je pars, je pense qu'elle est un peu triste et ... Comment dit-on? Elle manque de son pays?"
"Oh! Elle a le mal du pays?"
"Oui c'est ça l'expression! Quoi qu'il en soit ... Laissez la un peu se reposer n'est ce pas?"
"Bien sûr monsieur Mario. Faites bon voyage!" Puis j'entends le bip caractéristique des portes d'ascenseur qui se ferment.

Le chauffeur le conduit - lui et sa "grosse valise" jusqu'au terminal d'aéroport. On est partis le plus tard possible pour s'assurer que Michal ou Igor ne pourront pas venir me récupérer. Un rapide saut dans les WC et nous abandonnons la valise géante derrière nous, grande ouverte - pour ne pas déclencher d'alerte à la bombe et retarder notre départ.

Il reste quelques minutes avant d'embarquer. Munis de nos tickets et de nous passeports nous traversons les détecteurs de métaux sans soucis. L'hôtesse prend nos documents.
Mario passe les contrôles de sécurité sans problème, en faisant le joli coeur avec l'hôtesse. Comme à son habitude.
"Bonjour madame" me dit - elle un peu plus froidement.
Je dois certainement moins être son genre...

"Oh... Nous allons avoir un soucis mademoiselle... J'ai bien peur que vous ne puissiez pas embarquer?"
"Comment ça? Mes papiers sont en règles, j'ai mon billet et pas de valise. Qu'est ce qui m'empêcherait d'entrer dans cet avion?"

L'hôtesse m'adresse un sourire goguenard avant de retourner le passeport vers moi.

"J'imagine que vous ne prétendez pas être monsieur Igor andreev, né en Russie en 1992?" 

4. предназначение "La Destinée"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant