First to Love wins the Game

Chapitre 1

Avachi sur ma chaise, j'écoute les gouttes de pluie faire la course sur ma fenêtre. Leur doux clapotis me berce, et je commence à m'assoupir lorsque ma grande sœur adorée ouvre la porte et me balance des vêtements dans la figure. 

- Sonya putain !

- Viens m'aider à rentrer le linge je suis pas ta bonne

Je soupire et me lève péniblement. Je m'apprête à sortir de ma chambre lorsqu'une photo attire mon attention. Sur celle-ci figure une famille de 4 personnes. Les deux enfants sont Sonya et moi, et les deux adultes sont nos parents, morts dans un accident il y a 10 ans. Depuis ce tragique événement, ma sœur s'occupe de moi. Elle est quelque peu colérique, et aime abuser parfois de son autorité (comme toutes les grandes sœurs vous me direz) mais elle a toujours été là pour moi, et je lui en suis éternellement reconnaissant. 

Les cris de cette vipère me tirent de ma rêverie. J'hésite à lui dire de se la fermer, mais je préfère ne pas finir avec une deuxième jambe cassée. Alors je me traîne jusqu'à la terrasse pour l'aider à ramasser et plier le linge. 

Une fois la tâche accomplie, je retourne dans ma  chambre. Mon téléphone vibre et je vois sur l'écran un message de mon meilleur pote. 

de Minho [ 21h42 ] :
Mec je suis dans la merde

de Newt [ 21h42 ] :
Laisses-moi deviner, t'as pas fait la philo 

de Minho [ 21h43 ] :
tu me connais si bien 😁

de Minho [ 21h43 ] :
J'ai zappé avec le match

de Newt [ 21h43 ] : 
Vzy je te l'envoies

de Minho [ 21h44 ] :
Merci tu me sauves !

Je lâche un soupir. Sacré Minho. Pour le sport c'est une tête mais en cours il en branle pas une. Je me demande bien comment on est devenu ami. A vrai dire cela remonte à tellement longtemps  que j'ai l'impression d'être né dans le même berceau que lui. 

Mon réveil indique maintenant 23 heures. Il est temps d'aller dormir, demain sera une grosse journée. Pourquoi les week-end passent deux fois plus vite que la semaine ?

Lundi :

J'envoi valser mon réveil au fond de ma chambre. Il faut que je le change, sa sonnerie me traumatise. Je me dépêche d'aller en cours (on a histoire géo en première heure, le lundi commence pas trop mal !) et m'installe à ma table habituelle, où Minho me rejoint.

- Encore merci pour la philo, je sais pas ce que je ferai sans toi 

- Pas de soucis

Le cours commence, j'écoute attentivement le prof.

- Comme vous l'avez vu les années précédentes, les belligérants sortis victorieux de la seconde guerre mondiale se sont partagés l'Europe, conduisant à une multiplication des situations conflictuelles entre les deux grandes puissances. Berlin, notamment, a été le théâtre du conflit entre le bloc de l'est et de l'ouest, allant jusqu'à l'édification d'un mur pour les séparer. 

Quelqu'un peut nous rappeler en quelle année a eu lieu la chute du mur de Berlin ?  

Je m'empresse de lever la main.

- 1989 !

Je tourne la tête pour connaître l'identité du malpoli qui m'a empêché de briller auprès du prof.

- C'est exact, Mr Edison, mais veillez à lever la main la prochaine fois que vous souhaiterai intervenir.

Thomas, bien évidemment. Celui-ci me regarde avec un sourire triomphant. Je déteste ce type. D'aussi loin que je me souvienne nous ne sommes jamais parvenus à nous supporter. Il faut dire que nous sommes de totales opposés : lui, le beau gosse du lycée, populaire, sportif et turbulent, que les meufs s'arrachent et que tout le monde rêve d'inviter à sa soirée. Moi, le gringalet discret et rêveur, qui n'est pas intéressé par les filles et préfère lire des bouquins et écrire des poèmes que sortir faire la fête. Et je vous vois venir, avec vos "les contraires s'attirent !" Mais ça ne marche pas pour nous, au contraire.
Le pire, c'est que même s'il passe son temps à s'amuser et à déconner, il arrive tout de même à avoir de super notes, ce qui fait de nous des rivaux depuis la sixième. Probablement que je l'envie pour avoir autant de talents, mais ce qui est sûr c'est que je ne l'assumerai jamais, et que je ferai tout pour maintenir ma place de premier de la classe et de délégué. 

Mon poste de délégué, c'est ma fierté. Je l'ai été chaque année, et j'ai toujours su me faire respecter par mes camarades, si ce n'est par lui, qui prend un malin plaisir à me tourmenter. 

La sonnerie retentit, et je sors en trombe de la classe. Je cours le plus vite possible (avec ma jambe boiteuse, je dois pas avoir fière allure) et Minho ne tarde pas à me rattraper. Il faut absolument qu'on arrive dans les premiers a la cantine, sinon il n'y aura plus de frites, et c'est hors de question que je me contente de la vieille soupe au contenu douteux qu'ils nous servent à toutes les occasions.

Je vois le toit de la cantine et je tape un dernier sprint quand soudain une jambe bien placée me frappe le tibia droit et je m'étale par terre.

- Qui est le connard-
- Désolé Newtie, mais les frites sont pour moi ricane Thomas

J'écume de rage
- Tu ne paies rien pour attendre !

Mais celui-ci ne m'écoute déjà plus et s'éloigne avec sa bande pour aller déguster MES frites.

- Quel lâche ! Te frapper à ta jambe faible, alors que tu ne sais déjà pas marcher. Pauvre vieux, t'as l'air encore plus pathétique comme ça.

- Merci Minho, c'est très réconfortant

Je me lève avec difficulté et me dirige vers la cantine, vaincu. J'aurais ma revanche, coûte que coûte.
Comme prévu, il n'y a plus de frites et je manque de m'étouffer avec la mixture pestilentielle du Père Fouras (c'est notre cuisinier, on l'appelle comme ça car il est vieux et a une longue barbe blanche). Un truc croustille sous ma dent. Beurk, on dirait un ongle, je pousse ma soupe écœuré et sors de table.

- Tu vas où ?
- Désolé Minny (c'est mon surnom pour lui) mais je crois qu'il faut que j'aille expédier ce mélange infâme en dehors de mon corps si tu veux me voir en cours cet aprèm.

J'abandonne donc mon ami pour les toilettes.

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Merci d'avoir lu ce chapitre, j'espère qu'il vous a plu. N'hésitez pas à signaler mes fautes, afin que je puisse les corriger !
Je précise au cas où, Thomas est top dans mon histoire, et le sera toujours dans toutes les histoires que j'écrirais si jamais l'envie me prend d'en faire d'autres  (je n'arrives pas à voir Newt comme top, Thomas a trop l'âme d'un leader pour être bottom).
J'essayerai de faire des chapitres d'au moins 800 mots mais je ne garantit rien.

Sur ce, au chapitre prochain !