Chapitre 3.1: Juillet.

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Les enfants ne naissent pas des tyrans, mais on leur apprend à l'être. ς.

Je regarde les deux personnes en face de moi, je n'ai l'impression de connaître ni l'une, ni l'autre. Ce qui n'est qu'à moitié vrai. Personne n'ose intervenir alors que la situation dérape totalement. Mes ongles se plantent par automatisme dans mes paumes. Si j'avais été plus fort, si j'avais été un homme, je serais en train d'aider mon amie. Au lieu de ça, je reste prisonnier par ma propre lâcheté.

Hou a bousculé Satomu par erreur dans les couloirs bondés, le décoloré, visiblement énervé ce matin, a décidé de s'en prendre à elle. Il la poussé violemment en retour. Mon regard eût à peine le temps de la voir au loin, de la saluer, qu'elle s'était déjà fait plaquer contre le mur.

"- Salope, tu crois pouvoir me toucher avec tes mains dégueulasses ? Toi et tes potes, bande de putes."

Un cercle s'est formé presque immédiatement autour d'eux. Satomu avait plaqué Hou contre le mur, les mains au-dessus de sa tête. Hou a les larmes aux yeux. J'étais dans le même état hier. Elle me cherche du regard, quand nos yeux se rencontrent, mon réflexe a été de baisser les miens.

J'ai tellement honte, putain.

"- Ose encore me toucher, et tu ne pourras plus marcher quand j'en aurais fini avec toi."

Il la lâche, sans demander davantage, à qui que ce soit. J'ai envie de pleurer alors que je ne suis même pas la victime dans cette histoire. Hou tombe sur ses genoux quand ses mains sont libérées. Je n'ai pas envie de la voir, je n'ai pas envie qu'elle se rende compte à quel point je suis inutile.

Hoseok arrive derrière moi et pose sa main sur mon épaule avant de chuchoter quelques mots.

"- La loi du plus fort est valable pour tout le monde ici.

- C'est injuste..."

Il hoche doucement la tête avant de rejoindre sa classe, l'étage au-dessus. La sonnerie nous perce les tympans, tout le monde reprend sa routine en allant dans leurs salles de cours en chuchotant. Hou est restée au sol, elle ne bouge pas, comme si elle était en train de réaliser à quel point elle venait de se faire humilier.

Satomu est une ordure, il mérite de mourir.

"- Taehyung..."

Je lève la tête, sans m'en rendre compte, je suis resté sur place. Je suis la dernière personne dans les couloirs maintenant que les cours ont commencé. Hou lève la tête, ses joues et ses yeux sont rougis. J'ai envie de la prendre dans mes bras, j'ai envie de la supplier de me pardonner de ne pas l'avoir aider. Au lieu de ça, je tourne les talons pour partir.

Je sens le regard des autres sur moi, si je l'aide, je serais à jamais associé aux plans des jumelles.

Mes larmes ne coulent pas malgré tout.

Ne pleure pas Taehyung, sois un homme.

"- Désolé..."

Je ne sais pas si mes mots sont arrivés à elle, je ne sais même pas s'ils lui sont vraiment destinés. Monsieur Kim me prie de bien vouloir m'asseoir en silence. Je hoche la tête, la journée commence vraiment mal.

"- Comme je le disais, l'économie repose sur une prise de pouvoir de la part des plus puissants. De naissance ou part l'acquisition de bien, l'économie est synonyme de pouvoir dans une société de consommation, mais pas forcément l'inverse. Prenons l'exemple d'un enseignant de cet établissement, il n'est pas riche et pourtant il exerce une autorité absolue sur les élèves en face de lui. Ce n'est pas lui qui possède l'argent mais il possède l'autorité."

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