Chapitre 9.3: Janvier.

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La vérité n'est pas le bout du chemin. Γ.

Les corps de Satomu et Ozaki n'ont pas été retrouvés. Hoseok, Jimin et Yoongi se sont aussi envolés. Je regarde les barreaux de ma cellule, on m'a autorisé le carnet de Cael, encore et encore je le lis et relis sans relâche. Les chaînes, reliant mes poignets et mes chevilles me font mal, elles sont lourdes. J'ai du mal à me déplacer avec, dans la cellule, je ne m'amuse pas à faire les cent pas avec cette dizaine de kilos supplémentaires.

Un seul foutu indice me permettrait de trouver la vérité.

Satomu nous a donné une piste avant sa mort, le père de Jungkook serait de mèche, il y aurait un jeu mis en route, des paris sur nos têtes. Un jeu de riches avec de pauvres pions. Si Cael est bel et bien un pion, ses écrits ne sont pas des menaces mais des conseils.

"C'est une menace ?"

"Un conseil."

Les lettres, j'ai l'impression que tout se cache derrière ces foutues lettres. Il ne me reste que la fin à traduire mais sans les livres supplémentaires, c'est impossible. L'épisode dans l'établissement m'a aidé d'une certaine façon, l'alphabet utilisé pour certains passages ne m'est plus inconnu.

Ο ένοχος είναι ένα ψεύτικο χαμόγελο

Le coupable est un faux sourire.

Ma liste de suspects n'a jamais été aussi mise à défaut. Jungkook m'est trop proche pour que je sois lucide à son propos, la famille de Hoseok est plus que suspectes pourtant Jimin et Hoseok se sont fait droguer. Yoongi serait un bon informateur, impossible de le retrouver.

"- Je n'ai jamais porté plainte contre mon propre fils !

- Je sais Madame Kim, votre cas est classé comme erreur de jugement, cependant la plainte de Monsieur Jeon est encore d'actualité.

- Il ne l'a pas enlevé ! Ils étaient ensemble, mon fils et ce garçon vous l'a dit à leurs dépositions.

- Je sais bien, mais le père de Jeon Jungkook ne souhaite pas retirer sa plainte."

Je me lève. Un faux sourire. C'est ce que cet homme m'a adressé à notre première et unique rencontre, au gymnase. Je demande si cet homme voudrait me rencontrer, le policier me dit que c'est justement ce qu'il voulait ajouter. A huis clos, Monsieur Jeon demande une entrevue.

J'accepte sans hésitation.

C'est le moment ou jamais. Ma mère passe sa main à travers les barreaux, un sourire réconfortant au visage, je pose ma joue contre sa paume en fermant les yeux. Elle ne se souvient de rien. Endormie sur le canapé du salon et réveillée par les ambulanciers, entre les deux, absolument rien ne lui revient.

Une voisine aurait vu une camionnette devant la maison, un groupe d'hommes habillés en secouristes prendre ma mère sur un brancard. Elle a signalé le véhicule après avoir remarqué qu'il n'avait pas de plaque d'immatriculation.

"- Bonjour, Kim Taehyung."

La pièce dans laquelle me conduit le policier en uniforme me fait froid dans le dos, j' en doute pas un seul instant que cette entrevue particulière soit totalement illégale. Je baisse la tête rapidement signe de respect et m'assois en face de lui.

Un homme en pleine forme physique, à la tenue de sa chemise blanche et de son costume sans veste, il n'a pas de ventre rond, bien au contraire. Les épaules carrés, et le visage fin. Sans ses cheveux blancs mêlés à ses cheveux bruns, on lui donnerait la trentaine.

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