Chapitre 6.2: Octobre.

6 2 0
                                    

Les pensées résultent de tout ce que nous sommes. Έ.

"- Ange, ange, caches toi au ciel... Les démons que sont les Hommes veulent t'attraper et t'arracher les ailes...

- Maman... Pourquoi Papa fait crier la Madame ?

- Chante avec moi, mon petit ange."

La jeune femme prend sa petite fille dans ses bras un peu plus fort et son garçon contre elle. La cave dans laquelle elle se trouve lui faisait froid dans le dos. Ce n'est que l'affaire de quelques minutes ou de quelques heures. Elle chantait cette berceuse à ses enfants à chaque fois que cela arrivait. Elle devait déjà se préparer à consoler son mari pour qu'il ne s'énerve pas plus que nécessaire.

Dernièrement, le travail est plus dur pour son mari. Même s'ils n'ont jamais célébré leur mariage, il aimait l'appeler "sa femme". Les concours pour devenir avocats arrivent à grands pas. Angélique aurait aussi dû devenir avocate, si seulement elle n'avait pas suivi cet homme, si seulement elle n'en était pas tombée amoureuse. Elle avait tant cherché son attention qu'aujourd'hui elle aurait préféré que son regard ne croise jamais le sien.

Cet homme est charmant, il est doux et particulièrement gentil avec les femmes de sa promotion. Il les traite comme des reines sans aucunes distinctions entre elles. Dire qu'il est populaire est un blasphème à la vérité. Ils se sont croisés à la rencontre des nouveaux élèves organisée par les dernières années.

Angélique sourit intérieurement en se remémorant la tête de ses amies quand elle leur a annoncé que cet homme lui avait demandé de sortir avec elle. De partir en week-end dans son chalet de vacances pour une romance à plein air. Il disait qu'il préférait l'odeur suave et musquée des bois plutôt que l'odeur d'essence de la ville.

Sa famille avait le don de l'oppresser, il faisait partie d'une famille étrange, aux coutumes ancestrales. Avec une seconde famille, des domestiques, des liens de sang,...

"- Ma reine... Excuse-moi... Je n'ai pas pu m'en empêcher..."

La lumière de l'extérieur, une fois la porte ouverte, ébloublit la jeune femme d'une vingtaine d'année et ses deux enfants. Ses deux enfants sont nés à quelques mois de différences, un retour de couche d'après le médecin de la famille. Elle avait toujours rêvé d'avoir des enfants. D'avoir la grande famille que ses parents ne lui ont pas offert, ne donnant naissance qu'à une fille bien trop tard.

Ses parents sont décédés ensemble, l'un d'une maladie et l'autre d'un immense chagrin. Angélique trouve l'amour parfois injuste avant de le trouver elle-même. Puis, vient ce fameux week-end.

"- Je suis tellement désolé ma reine... Je m'excuse...

- Ce n'est rien... N'est pas peur..."

Le garçon, encore réveillé malgré sa petite sœur, voit son père tombé à genoux devant sa femme, une fois sortie de cette pièce lugubre. Son regard ne tarde pas à se tourner sur le corps baignant dans le sang, sur le sol de la cuisine. Cette femme lui avait préparé le petit-déjeuner, il y a quelques heures à peine.

C'était la nouvelle cuisinière.

Son père n'aimait pas quand d'autre femme venait dans la maison, même si elles se présentaient comme des domestiques envoyées par les parents de la famille Jung.

"- Je leurs avais dit de ne pas engager de femme... Je leur avais dit !

- Je sais, mon chéri... Ce n'est pas de ta faute... Tes parents ne t'écoutent pas...

CaelumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant