9|Une arrivée de taille. POV : ÉVA

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Le lendemain (Fin de match, 17h)

Éva

Helloooooooo

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Helloooooooo. Pardon. Pousse-toi ! Il faut que j'aille voir la star du jour. Il a fait gagner son équipe à lui tout seul, ce n'est pas rien. Enfin... lui tout seul, pas vraiment. Lui et sa rage. Et cette rage, c'est grâce à moi. Il me déteste, je le sais. Mais comme on dit, entre l'amour et la haine...

J'ai essayé de fuir aussi loin que j'ai pu, mais j'ai échoué. Ses chansons préférées sont devenues mes chansons préférées. D'ailleurs, ma playlist commence à souffrir, aussi, sans lui. Le problème des souvenirs, des rêves, des attachements, c'est qu'ils te ramènent vers ceux que tu essaies d'oublier pour le bien de tous.

J'ai entendu qu'il a une nouvelle meuf en vue. Il est fou lui. D'où il pense pouvoir m'oublier aussi vite ? Il lui a sûrement parlé d'astro et compagnie pour apprendre à la connaître profondément et blablabla. C'est le langage des gens qui n'étaient pas écoutés et compris dans leur enfance. N'empêche, ce p'tit con est intelligent et il me fait vriller. Je vivais ma petite vie tranquille, toute tracée. Lui, il est venu et a tout chamboulé. Depuis son absence, plus rien n'est pareil. Ma vie n'a plus le même goût.

— Hey ! Bon match l'artiste ! lancé-je à Ian en l'interrompant dans sa conversation avec je ne sais qui... Des fans, sûrement.

— Hmmm Éva... il manquait plus que ça !

— J'arrivais pas à te joindre sur ton tel, alors me voilà en IRL... J'espère que je t'ai manqué autant que tu m'as manqué !

Surpris de mon audace, il a l'air de combattre sa joie de me voir, comme en témoignent ses yeux écarquillés et toujours intenses. N'en parlons pas de ces mines sur le front. Il veut m'abattre ou me sauter dessus ?

— Tu veux quoi ? qu'il me répond sèchement.

— Au fait, on va se croiser souvent maintenant qu'on est  sur le même campus. Comme au bon vieux temps. À plus...

Je le laisse sur sa faim. Je sais qu'il me répondra tôt ou tard, par message ou en IRL.

Depuis toute petite, j'ai fait le vœu de rencontrer un garçon comme dans AFTER et de ne plus jamais souffrir. Le premier a été exaucé, le second laisse à désirer. Il rend tous les autres mecs fades. Je me souviens de la première fois qu'il est entré dans le cours d'anthropologie. J'ai bien aimé son style, avec sa veste en cuir, et sa façon d'être grave sûr de lui. Il est devenu très vite un bon ami. Je me refusais de le voir autrement parce que, premièrement, je n'étais pas libre, puis, son intensité me faisait peur.

On a commencé à se parler et bien rigoler ensemble... Enfin... on s'insultait et s'envoyait des GIFs. Bref, le soir, quand on se retrouvait dans notre groupe d'amis, j'étais consciente qu'il se passait quelque chose. Mais je me mettais des barrières. Est-ce que j'aimais ça...? Bonne question !

On s'était séparés brutalement la dernière fois, enfin... j'ai fui... Pourtant, j'aime ce qui est fort, passionnant. Je l'aime lui. Mais il ne le sait pas encore. Il me déteste sûrement à l'heure actuelle. Il pense pouvoir me fuir, mais...




(Le lendemain, 18h, fin des cours.)


Je quitte mon cours et je m'apprête à rejoindre le parking quand je croise Ian et ses potes. J'ai envie de lui parler, de le taper ! Pourquoi il m'ignore ? Il s'arrête et dit à ses potes de l'attendre plus loin. Il m'amène devant un bâtiment à la fac. C'était notre spot. C'était notre petit coin pour flirter quand tout allait bien.

— Alors, comment tu vas depuis ? demande Ian sur un ton compatissant. Qu'est-ce qui s'est passé entre-temps ?

— Des montagnes russes, mais on fait avec. Et toi ? lui lancé-je.

— Moi, ça va. Tu ne peux pas redébarquer comme ça dans ma vie comme si de rien n'était après avoir causé autant de dégâts. T'es culottée quand même... Tu t'es barrée du jour au lendemain, je n'avais que toi !

— Je sais Ian. J'avais mes raisons. Maintenant, j'ai pris mon courage à deux mains, et me voilà. Et tu penses que tes actions aussi ne m'ont pas fait souffrir ? Quand tu me bloquais pour tout et n'importe quoi, et me laissais sans réponse, t'imagines comment je me sentais ?

— Je n'avais pas d'autre solution face à ton comportement destructeur.

— J'ai l'impression d'avoir été que malheur pour toi.

— Tu sais que c'est faux..., ajoute-t-il, alors que je sais que j'ai en partie raison.

Je ne réponds pas. Mes copines voient justes. Je me lance dans un combat perdu d'avance.

— Tu m'as littéralement permis d'exister, me chuchote-t-il.

Cette déclaration à voix basse sonne comme un tonnerre. Je ne m'y attendais pas.

— Tu m'as façonné, surtout avec tes comparaisons avec Damon... Mais au final ? Damon n'était qu'un second choix dans l'histoire. Il voulait quelqu'un qui ne lui appartenait pas.

— C'est comme ça que tu t'es sentie ?

— Oui ! me confirme-t-il.

— Tu veux que je te laisse tranquille, alors je vais te laisser !

— Fais ce que tu veux.

— Dans ce cas, écarte-toi, ton corps me barre le chemin.

— Débrouille-toi pour partir comme tu sais très bien le faire.

— Qu'est-ce qu'il y a Ian ? Ton cœur, ton corps ne sont pas en accord avec ton cerveau dis-donc. T'es sûr que tu veux me laisser partir ?

Je quitte notre rendez-vous improvisé en le frôlant pour me rendre à mes affaires... La tension qu'on avait n'a absolument pas disparu. Il se ment à lui-même.

Je te veux. Et, je t'aurai.



APORÉTIQUE (réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant