ça ressemble à la mer

vii.

il y a des écrivains qui n'aiment pas écrire. il y a des écrivains qui écrivent tous les jours à la même heure, au même endroit, avec la même solitude et la même absence. je ne les comprends pas. l'écriture n'est pas un autre monde, elle est le monde, ce qu'il en reste - ce qu'il en restera. il y a des écrivains qui n'écrivent pas, ce sont ceux qui disent ce que tout le monde dit, sait - pense savoir - et qui le disent d'une façon limpide, sans vague. pourtant, l'écriture est une mer agitée, un océan de possible qui grandi avec la disparition de la vie. il y a quelque chose de triste dans l'écriture, dans la raison même de sa présence. dans ce qu'elle m'a de propre, elle est triste. c'est un manque d'expression l'écriture, c'est ce qu'il reste quand on n'a plus rien. tout le monde écrit alors les écrivains n'existent pas.