- Surfer, c'est plus qu'un sport, c'est une philosophie. C'est apprendre à connaître l'océan, à respecter ses humeurs, à s'adapter à ses mouvements. C'est se sentir en harmonie avec l'élément, avec soi-même, avec le monde. C'est un bonheur sans pare...
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Je contemple le paysage qui défile sous mes yeux, admirant les nuances de couleurs et de formes. Le train est presque vide, ce qui me convient parfaitement. Je profite de ce moment de calme pour vérifier mes messages, espérant y trouver une trace de Felix. Mais rien, pas le moindre signe de vie de sa part. Je sens mon cœur se serrer, mon espoir partir. Soudain, mon téléphone se met à vibrer à plusieurs reprises, faisant sursauter mes doigts. Je regarde l'écran et je vois le nom de Felix s'afficher. Je décroche aussitôt, sans réfléchir, en portant le téléphone à mon oreille. Mais je n'avais pas pensé au bruit du train et le manque de connexion, qui couvre la voix de Felix. Je n'arrive pas à distinguer ce qu'il me dit, je ne perçois que des sons étouffés et lointains. Un bip retentit avant que la communication ne se coupe.
- Génial, ça a coupé... je murmure, agacée.
Je tente quand même d'envoyer un message, même si j'ai peu d'espoir que ça passe. Mais ça ne s'envoie pas. Je souffle et pose mon téléphone sur mes cuisses, déçue et frustrée. Heureusement que j'ai téléchargé pas mal de musique, ça me fera passer le temps. Après un trajet qui m'a paru une éternité, je descends du train et je cours jusqu'à chez moi, impatiente de retrouver ma famille. J'ouvre la porte de ma maison et je me dirige vers la cuisine, où tout le monde est réuni. Je m'installe devant eux et je les regarde avec un grand sourire.
- Je suis prise !! Je dis en levant les bras en l'air.
Les trois tournent la tête vers moi, étonnés et contents.
- Tu as été accepté dans une école de photographie ? S'étonne ma mère.
- Oui ! J'ai su me démarquer, il aimé mon travail !
Ma mère se précipite vers moi et me serre dans ses bras avec fierté.
- Félicitations... murmure mon père d'un ton las.
Je fais mine de ne pas remarquer son manque d'enthousiasme, mais je sens le malaise s'installer entre ma sœur qui n'en a rien a faire et mon père qui semble plus en colère, qu'heureux. Je m'excuse puis je monte dans ma chambre pour pouvoir être tranquille. Je n'ai pas l'appétit pour le dîner. Je m'installe devant mon ordinateur et je cherche une vidéo YouTube. Je tombe sur wankil studio, mes préférées, et je lance la lecture.
Mon téléphone vibre, je le saisis et je vois qui m'écrit, Minho. Un sourire se dessine sur mon visage, c'est des photos de lui avec Hyunjin et Felix...Ils ont l'air de s'amuser. Je lui réponds et il me raconte sa soirée délirante. Felix va apparemment bien c'est super ! À quoi tu joues ? Je regarde une nouvelle fois les photos que Minho m'a envoyées, je reconnais le bar de son père, il est retourné chez lui. Derrière Hyunjin il y a "félicitation". Tout le monde était au courant ? Sauf moi.
Je sens la colère monter en moi. Pourquoi Felix ne m'a rien dit ? Est-ce qu'il ne me fait pas confiance ? Je décide de l'appeler, j'ai besoin d'explications. Mais il ne répond pas, encore une fois. Je lui laisse un message vocal, essayant de garder mon calme.
- Felix, c'est moi. J'ai vu les photos que Minho m'a envoyées. Tu as repris les compétitions. Félicitations. Mais pourquoi tu ne m'as rien dit ? Pourquoi tu me caches ça ? Tu sais que je t'aime, que je te soutiens, que je suis fière de toi. Alors pourquoi tu me mens ? S'il te plaît, rappelle-moi.
Je raccroche, les larmes aux yeux. Je me sens si seule, d'un coup. Je prends mon ordinateur et je tape son nom sur Google. Je tombe sur un article qui parle de lui, de sa victoire au dernier championnat de surf. Il y a une photo de lui, souriant, tenant son trophée. Ennuyée de tourner en rond dans mes pensées, je me résous à aller me coucher, bien que je sache que le sommeil ne viendra pas de sitôt. Je fixe le plafond, cherchant en vain à chasser les images de Felix qui hantent mon esprit.
- Ne te torture pas, Malia... Peut-être qu'il veut juste te faire une surprise ? Je me dis à voix basse, essayant de me rassurer.
Soudain, mon téléphone se met à vibrer sur ma table de chevet, me faisant sursauter. Je me précipite pour le décrocher, sans même regarder l'identité de l'appelant. J'espère de tout mon cœur que c'est lui.
- Allô ? Je dis d'une voix tremblante.
- Coucou Malia, je suis désolé.
La voix de Felix se fait entendre, douce et familière. Je porte le téléphone à mon oreille, et je vérifie le nom sur l'écran, pour être sûre que ce n'est pas un rêve.
- Felix, tu m'appelles enfin ? Je dis d'un ton légèrement irrité.
- Oui, désolé pour ça. Il dit d'une voix gênée.
- Pourquoi tu ne m'as pas dit pour la compétition de surf ? Je lui demande, laissant transparaître ma déception et ma curiosité.
Un silence pesant s'installe entre nous, si long que je finis par raccrocher de moi-même en lançant : « Quand tu seras décidé à parler, rappelle-moi ». Mais aussitôt, je me mords les lèvres de regret. Je balance mon téléphone sur le lit et je hurle ma frustration dans mon oreiller.
Après une heure à ressasser mes pensées, je sombre dans un sommeil agité et de courte durée. Je me réveille en sursaut, le ventre tordu par une douleur aiguë. Je gémis et je me redresse tant bien que mal. J'éclaire ma chambre avec ma lampe et je découvre avec horreur mon lit maculé de sang.
- Putain, en avance... je dis dépité.
Je me précipite dans ma salle de bain, où se trouve une armoire qui contient des serviettes hygiéniques. Je l'ouvre et je constate qu'il n'y en a plus, pas la moindre trace d'un tampon. Je soupire et je frappe à la porte de la chambre de ma sœur, mais elle dort à poings fermés. Alors je tente ma chance avec mon père, vu l'heure ma mère doit être partie au travail. Je pénètre dans la chambre et je le secoue comme une gamine qui vient de faire un cauchemar.
- Qu'est-ce qu'il y a ?.. il grogne dans sa barbe.
- hum, je pourrais avoir un peu d'argent pour m'acheter des protections. Je demande.
- Des protections ? s'étonne-t-il.
- Oui... tu sais, ces choses qui vont me permettre d'éviter que le sang ne macule mon pantalon, des serviettes hygiéniques, quoi.
D'un geste du bras, il m'indique la commode où repose un billet de 50€. Oh oui incroyable, je compte bien garder la monnaie s'il ne me la réclame pas ! Je saisis le billet avec enthousiasme avant qu'il ne me retienne.
- Je parlais des 5€... il marmonne à moitié endormi.
- Ah oui, mais je le savais, je cherchais simplement l'argent... je réponds d'un air innocent.
Je m'empare de la monnaie puis je file en trombe sous la douche, après je m'habille et je me bricole une protection avec du papier toilette en espérant que ça suffise. Je franchis la porte et je bondis en les apercevant devant moi.
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