1. 1466

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Isaiah

1466 jours

C'est toujours aussi intense.

Toujours plus fort.

Plus anéantissant.

Comme si je tombais perpétuellement dans le vide.

Jamais on ne m'avait appris à supporter une telle douleur.

Mon corps me brule chaque fois que je pense à elle.

Tout me ramène à elle. Son odeur est partout, dans mes draps, dans mon lit, dans notre lit. Je la revois encore regarder ses films merdiques. Je sens encore la douceur de ses cheveux dans mes mains, les goûts de ses lèvres sur les miennes. Le son de sa voit lorsqu'elle prononcé mon prénom. Ses iris vert qui pouvaient me faire ressentir chaque battements de mon cœur.

Elle est partout, je la vois tout le temps. Je deviens fou, je veux la voir, je tiens plus. Je tiens plus, c'est trop dur...

- Isaiah prend tes médicaments.

Je frappe mon crâne, je ne veux pas l'entendre. Je ne veux pas qu'elle me dise que c'est à cause de ma maladie que je suis comme ça.

-Isa prend les s'il te plait, je m'inquiète pour toi et pour ta santé.

Je me lève et m'approche d'elle rapidement, si vite qu'elle a un mouvement de recul qui ne lui était jamais arrivé avant.

-Ferme la putain Allya ! Je ne suis pas un putain de fou ! Je ne suis pas fou !

Elle s'approche de moi et elle tente de prendre mon visage dans ses mains tandis qu'une larme coule le long de sa joue matte.

-Non... bien sûr que non... tu ne l'es pas... tu es mon frère et je m'inquiète juste de ta santé, c'est normal, c'est tout.

Moi aussi, je pleure, enfin, je crois. Ces temps-ci, je pleure beaucoup. Ça ne m'était jamais arrivé.

-Ça n'a rien à voir, tu ne comprends rien. Ce n'est pas la maladie qui me rend comme ça Allya. C'est l'amour. C'est l'amour que je ressens pour elle. Il m'arrache les os, il brûle mes organes, et pendant que vous voyez la lumière se lever et les jours passer, moi, je ne vois que l'éternelle tragédie de la vie. Je me sens condamné à vivre. Vivre en la sachant loin. Protéger. Protéger de moi. Parce que je suis la seule ancre qui fait son passé à présent. Je ne dois pas la voire au risque de la tirer vers la temporalité qui ne lui correspond pas.

Je souris en sentant les pages du livre dans mes mains.

-Elle est talentueuse et brillante. Son avenir ne peut que lui être prometteur et on sait tous les deux que je serrais son frein Allya. Moi, je suis... je marque une pose en pensant à son visage angélique lorsqu'elle dormait à mes côtés. Je suis l'ombre de toute sa lumière. Mais elle est la lumière de mon obscurité. Et tu sais ce qu'il se passe quand on ne voit plus clair. On finit par mourir.

-Arrête Isaiah, me répond ma sœur d'une voix faible entre de sanglot.

Je m'en veux de lui faire subir ça. Elle a toujours été là pour moi. Toujours fais ce qu'il fallait pour que je ne manque de rien même après la mort de notre frère. Elle a survécu pour nous deux, afin de me sortir la tête de l'eau. Mais voilà quatre ans que je suis comme ça.

Violent dans tout ce qui me fait penser qu'elle pourrait être avec un autre. Remplie de douleur et de tristesse ou j'aime me faire du mal. Chaque jour depuis quatre longues années, elle a tenu le coup. Elle a supporté ma maladie. Mais on sait tous les deux ce qu'il va se passer.

Isaiah T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant