Chapitre 11 : Cafés et migraines

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Une douleur aiguë me martelait la tête.
Étendue sur mon duvet, je serrais toujours l'assemblage de nacre au creux de ma main - ce satané collier portant les initiales de cet archiduc m'apportant tant de problèmes. À la vue de ce bijou, en moins d'une demi-seconde, tous les évènements d'hier soir ressurgirent ; je regrettais que ma première nuit dans un tel luxe ai été si courte et agitée.

Ce jour commençait comme celui qui l'avait précédé : avec moi voulant échapper à mes responsabilités et aux conséquences de mes actions.

Décidant de ne pas commencer cette journée en broyant du noir, je sortais de mon plumard et - zigzaguant car toujours à moitié endormie - me dirigeais vers mon armoire. Je cherchais dans les nombreuses toilettes luxueuses : y avait-il la moindre robe qui serait adaptée pour une balade dans les jardins ou à cheval ? Toutes ces tenues, bien qu'elles semblaient tout droit sorties d'un conte de fée, j'en questionnais leur coté pratique. Tout à coup - entre une robe bleu profond aux manches d'un tissu si fin qu'il était translucide, et une longue robe dorée qui semblait rediriger toute la lumière de la pièce sur elle - un tissu fleuri, épais, pointa le bout de son nez. Je passais le plat de la main sur ses broderies de camélias et entrouvrais la bouche, ébahie, face à une telle minutie...
C'était une robe blanche aux motifs floraux bleus et violets, bien taillée au niveau du buste et présentant une grande jupe aux volants concluants le jupon. Des manches bouffantes donnaient un aspect doux et féminin à cette robe plus que dans son élément pour une balade dans les jardins.
Un sourire me monta aux lèvres : elle était parfaite. Elle ne serait certe pas pratique pour être tout à fait libre de mes mouvements, mais elle saurait faire l'affaire le temps de trouver un nouvel attirail.

Sur la pointe des pieds sur le carrelage en damier froid de la salle d'eau, je me fis couler un bain aux senteurs sucrées ; il était encore tôt, j'avais bien du temps avant de descendre et d'assumer mes actions d'hier. Si je m'étais extasiée sur la beauté de la chambre, la salle de bain n'avait pas à pâlir : un marbre pur composait les murs, et des moulures tantôt de faune tantôt de flore se laissaient voir vers le plafond. La baignoire était sur des pieds dorés et sa forme, semblable à celle d'un coquillage, était d'une beauté et d'un chic absolu... Une grande fenêtre donnant sur le jardin venait couronner le tout ; le soleil se levait et une aurore aux tons violets s'élevait dans le ciel, au-dessus des fleurs.
Je me glissais dans l'eau tiède et mon corps frissonna une fois émergé ; mes jambes étaient endolories de la valse de la veille et ma blessure à l'épaule, quant à elle, n'avait pas vraiment belle allure. Je l'avais presque oubliée hier lorsque je fus prise par le champagne, la musique et l'adrénaline du risque : elle réussissait avec succès à se faire rappeler, à présent.
À travers la porte-fenêtre - donnant au passage sur une petite terrasse - je voyais un camaïeu de couleurs chaudes qui naissait de plus en plus et chassait la nuit. L'automne se faufilait entre les battants vitrés que j'avais entrouvert pour respirer l'air frais ; je m'enfonçais d'autant plus sous l'eau, voulant échapper au froid. Mes cheveux flottaient tels les filaments d'une méduse, tout autour de moi...
Lorsque je plongeais mes oreilles à leur tour dans le bain parfumé, le chant lointain de l'éveil des oiseaux cessa et ce ne fut plus que les battements de mon cœur et les mouvements du liquide.

Soobin devait me détester ; m'afficher ainsi devant tous après l'avoir quasiment embrassé le jour d'avant... J'étais vraiment détestable.
Et Yeonjun ? Évidemment qu'il me haïssait. Cela n'avait pas changé avec hier et cela ne changerait pas - il avait été soul, bien plus que moi lors du bal : il ne savait certainement pas ce qu'il faisait...
Je commençais cette deuxième journée plus isolée que jamais.
Je pourrais essayer de me faire des amis ? Des alliés ou des connaissances sympathiques. De ce que j'avais vu de la bourgeoisie, ils n'avaient pas vraiment l'air de chercher l'amitié et si ils le faisaient : c'était sans aucun doute par opportunisme. Je soupirais. Les rangs sociaux ne facilitaient vraiment rien.
Sortant la tête de l'eau - physiquement car, honnêtement, mentalement j'y restais - je me frottais les yeux et me mis de petites claques pour me motiver. Je ne devais pas désespérer maintenant. Ce n'était que des aprioris ; j'étais certaine qu'il devait y avoir des membres de la cour sympathiques !! J'allais me faire des amis et réussir à me la couler douce à la cour, sans l'aide du prince grincheux ou du garde jaloux.

Royalement Vôtre - Yeonjun x OC x SoobinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant