Chapitre 21 : Le Gala (part.2)

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Sachant pertinemment que c'est le moment de s'exprimer, de s'ouvrir, je ferme les yeux. Voir son visage soucieux, plein de questions, ne m'aide pas. S'ouvrir à une personne n'est jamais facile pour moi. D'ailleurs toutes les personnes qui m'ont aidé, lisaient en moi. Zoha, June, Leslie, à aucune je ne l'ai formulé sauf à ma soeur mais à travers son aide. Pourtant, je sais que là, il faut que je le face.

Malgré ma tentative de prise de parole, rien ne sort et quand mes yeux tombe sur son regard déçu, mon coeur se serre. Mon silence nous fait trop de mal. Je m'énerve. Je me hais. Pourquoi n'arrive-je donc pas à formuler une simple phrase ?

Aria je veux être ta petite amie.

En esquivant ses deux iris bleu électrique, mon regard tombe sur mon piano. Un simple piano électrique que j'utilise régulièrement pour faire des vidéos de chant. Ma façon de m'exprimer. Je me dirige vers ce dernier, l'allume et me positionne prête à parler. Sous son regard intrigué, je joue deux-trois notes pour m'échauffer avant d'inspirer un grand et de me lancer :

- Serait-ce juste dans ma tête ? Ou toi aussi c'est dans la tienne ? Mais chaque fois qu'je suis seule, je pense à toi, je sais c'est bête. J'y ai pensé en boucle, je te veux. Je m'le cachais sans doute, je te veux.

J'ai découvert Tu me regardes en même temps que la chanteuse belge, Angèle. Elle n'avait jamais attiré mon attention plus que ça, pourtant, l'autre jour, en écoutant une de mes vielles playlist, je suis retombée dessus. En un titre, elle résume pratiquement tous mes doutes dans notre relation additionné à mes envies. Je ne pouvais en choisir une meilleure.

Quand j'ai besoin d'aide je te vois.
Oh ouais c'est peut-être ce qui m'échappe.
J'aimerais pouvoir t'aimer sans mal.
Ou j'aimerais peut-être juste,
Que tu me regardes.
Comme tu me regardais hier.
Sans qu'ils nous regardent,
Quand ils nous regardent de travers.
Que tu me regardes.
Comme tu me regardais hier,
Sans qu'ils nous regardent.
Quand ils nous regardent de travers.
J'y ai pensé parfois, je voulais pas le voir.
J'l'avais chanté déjà mais sans trop le savoir.
Les échecs me font peur.
Je jouais avec le roi, la reine a pris mon cœur.
J'y ai pensé en boucle, tu me plais.
J'vais te l'cacher sans doute, tu me plais.

Alors que depuis le début de la chanson, mon regard est fixé sur le mouvement de mes doigts sur mon clavier blanc connaissant pourtant par coeur la chanson après un besoin vital inexplicable de l'apprendre cet été, je me risque à l'observer. J'ai besoin de ce contact à cette partie. J'ai besoin qu'elle comprenne mes peurs, mes doutes. La réponse de mon silence. C'est donc à travers ces deux boules bleu que je me livre.

J'ai peur d'être seule.
J'ai peur d'être à deux.
J'ai peur de te regarder,
Et encore plus dans les yeux.
Et ceux-là je les évite.
Ce regard qui m'invite,
Même si au fond de moi j'hésite,
Je brûle d'envie.

À la suite de ce moment clés, je rabaisse mes yeux ne voulant pas savoir sa réaction avant la fin du morceau. Je le finis donc en tenant la dernière note, la tête relevée, les yeux fermés. Dès que ces derniers s'ouvrirent, mon coeur battant à la chamade, une boule vient se loger au fond de mon ventre. Elle était devant moi, un visage fade comme un mur de béton et ma guitare positionnée sur ses genoux un pied sur ma chaise de bureau.

Trop absorbée par la confusion : est-ce que c'est bien ou pas qu'elle ait ce visage ? Je n'ai même pas entendu ses changements d'accords avant de commencer un morceau que je ne connaissait absolument mais qui me ramène dans le monde réelle. Dès les premières paroles mon coeur s'accélère, mon sourire s'agrandit, ma crainte s'enfuit.

Influenceuse AmoureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant