Chapitre 19 : Tu avais raison

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Comme hier, et avant-hier, et avant-avant-hier dès que je suis rentrée du festival, je me trouvais dans ma chambre enfermées à clés, mes parents étant trop curieux, entrain de manger du chocolat, des chips, de la glace, tous se que je ne m'autorise pas d'habitude. Une série lancée au pif sur ma télé, une vidéo de MrBeast sur mon ordinateur, TikTok sur mon téléphone, je ne sais même plus se que je regarde.

Enfin, si.

Les seules images que j'arrive à voir sont celle de nos rapprochements tout au long de l'été puis ce baiser. Baiser qui me hante. Baiser qui est de loin, le meilleure de ma vie. La sensation de ses mains chaude sur mes côtes, sa langue rencontrant la mienne comme si elles étaient âme soeur, cette chaleur au fond de mon ventre me transportant dans un autre monde fantastique. Tout chez cette femme me transperce. Elle me rend folle.

Je suis folle d'elle.

Une énième bannière de notification vient me couper dans ma vidéo et en voyant ce prénom si présent partout sans assez l'être, dans un geste non-réfléchis, je lance mon téléphone à l'autre bout de la pièce avant de hurler dans mes oreillers. Elle n'a pas le droit de m'écrire alors que c'est elle qui ne veut rien de sérieux. Je la hais. Je la déteste. Je m'en fiche. Je la supporte. Je l'apprécie. Un peu trop. Et c'est moi que je hais pour ressentir de telle chose envers la seule femme qui n'en aura jamais rien à foutre de moi.

Je suis minable.

Des coups donnés à ma porte comme on en donne sur un punching-ball, m'oblige à sortir mon visage des coussins pour crier à la personne de partir. J'entends les pas s'éloigner me laissant à nouveau avec moi-même. Un jour je devrais sortir d'ici. M'expliquer avec les parents se dont je n'ai absolument ni le courage, ni l'envie. Revoir Sofia qui rentre aujourd'hui. Aller en cours qui ne reprenne que dans deux jours. Affronter ce monde cruel dont on découvre un peu plus les phases noirs chaque jours.

Un clic provenant de ma porte m'intrigue. La poignée se baisse laissant passer ma soeur un grand sourire aux lèvres fière de son coup. Elle tient le double des clés de ma chambre du bout des doigts et me les secoue devant ma mine déconfite afin de bien me narguer. Depuis quand des doubles existent ?!

- Alors comme ça on veut éviter sa grande soeur préférée ? dit-elle un ce même sourire donnant l'envie de le lui arracher puis de le piétiner. 

Sachant pertinemment qu'elle ne me laissera pas tranquille avant un long moment, je lève les yeux au ciel, vais fermer ma porte à clé priant pour que les parents n'aient pas un troisième double, puis reviens m'installer à ma place. Sans plus de mots, elle prend place à mes côtés et commente la série comme à son habitude.

Leslie est la seule à comprendre comment je fonctionne. Me distraire pour me faire penser à tout mais pas se qui me préoccupe. Attendre patiemment en étant attentionné envers moi jusqu'à ma délivrance. Ce n'est pas pour rien qu'elle doit en connaître plus sur moi que quiconque.

Tout en continuant ses remarques inutile mais drôle, elle commence à me raconter sa fin de séjour à Paris. Mon changement d'humeur devenu plus réjoui par ces retrouvaille, chute dès qu'elle énonce son copain, elle le remarque et évite donc de le nommer tout en continuant ses anecdotes ; les nombreux mecs venus la draguer en boîte, la vielle dame de l'étage du dessous râlant d'elle et Yann toute la journée, ou encore la meuf qui frimait d'avoir un million d'abonné et son silence par la suite en voyant le quinze millions de ma soeurs.

Nous discutons ainsi de longue minute. Elle me racontant tous et moi écoutant tous, se résumant donc plus à un monologue. Quand elle n'a plus de salive, une heure plus tard, elle m'observe avec un grand sourire m'invitant à me confier. Je n'en avais aucune envie car cela voudrait dire parler d'elle et donc penser à elle. Bon, techniquement, j'y pense déjà tout le temps. Mais je serais consciente et consentante à parler d'elle.

Influenceuse AmoureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant