Chapitre 2

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Je me réveille en sursaut, dégoulinante de sueur avec le visage mouillé. Apparemment, j'ai pleuré même en dormant.
Je jette un œil à l'horloge posée sur ma table de chevet. Il est cinq heures du matin. Sera se réveillera dans une heure.

Vaux mieux que je me rendorme, me dis-je.

J'ai essayé. Mais je n'ai pas réussi. Du coup, je me suis retrouvée à faire les cent pas dans ma chambre. Ce n'est pas que je commence à sortir de ma dépression, au contraire, je ne fais que réfléchir. Longuement. Intensément. Essentiellement sur mon cauchemar.

Ce n'est pas la première fois que je vois cette femme dans mes cauchemars, je commence donc à m'habituer.

Iris... Je suis désolée. Mais c'est trop tard. Je peux seulement regretter mes actes, songeai-je.


Trop concentrée à réfléchir, je n'ai pas remarqué Sera qui s'était réveillée, de ce fait, je bondis littéralement quand je l'entends me dire « Helene, comment ça se fait que tu es réveillée ? ».

Je m'arrête de marcher et baisse la tête, désolée.

— Ah, Sera, j'avais pas remarqué que tu étais réveillée, c'est de ma faute ?

— Non. Je n'arrive plus à dormir. Donc, pourquoi t'es réveillée ?

— Cauchemar, marmonnai-je.

— Ah. Je vois.

Comme à mon habitude, je fixe Serena pendant qu'elle se lève et se dirige vers la salle de bain. Elle ressort dix minutes plus tard, bien coiffée, toute réveillée, et parée pour les cours. Alors qu'il est six heures du matin. Et que les cours commencent dans deux heures. Ce qui prouve qu'elle est très studieuse. Je l'étais.

En attendant, elle fait son lit, et s'assoit dessus pour continuer la lecture qu'elle a commencée hier.

Personnellement, je ne comprends pas pourquoi il faut faire les lits, mais c'est une obligation. Peut-être pour nous apprendre à être autonomes, qui sait ?

Moi, je ne le fais pas. Et puis personne ne vient me déranger ; tout le monde pense que je suis malade d'une varicelle « tardive ». C'est totalement faux et Serena est ma complice.

Je m'assois par terre, recroquevillée, pendant quelques minutes.

— Lève ta tête et regarde-moi, je dois te parler.

Je lève la tête, conformément aux ordres de la voix qui m'a parlé. Serena continue de lire pendant que je m'assois sur mon lit défait. Après que je mette en position, elle pose son livre et se met en face de moi, de façon à ce que son regard ne lâche plus le mien.

— Helene, je peux plus continuer à mentir. Déjà deux semaines et c'est beaucoup. Plus personne ne me crois. Donc, hier, j'avais dit que tu t'étais rétablie et que normalement, demain, tu viendrais. Ce qui fait qu'aujourd'hui, tu as cours avec moi, m'annonça-t-elle.

J'ouvre grand mes yeux, laissant apparaître ma stupeur.

— Tu aurais au moins pu me le dire hier, non ? Demandai-je, sarcastique, même si mon expression faciale démontrait plus un «c'est logique, n'est-ce pas ?» exaspéré.

— Oui, mais j'ai pas voulu, rétorqua-t-elle.

— Tu me le paieras, ronchonnai-je.

— Oui, bien sûr. Tu ne crois pas que mentir pendant deux semaines, c'est suffisant ?

— Tu ne crois pas que tu pourrais mentir encore juste aujourd'hui ? De toute façon, on est vendredi. Demain c'est le weekend.

— J'essaierai.

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