Chapitre 9

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20:00. New York City. Chez les Ford.

Vingt-neuf ans auparavant.

Un cri strident vînt déchirer le silence de la nuit, ce cri réveilla toute la maisonnée dont George qui se réveilla sur la table de son bureau. La gouvernante entra subitement dans la pièce en robe de chambre, son regard disait déjà tout.

_ Le travail a commencé, monsieur.

George qui avait un regard hébété devînt tendu, cette  grossesse lui était trop précieuse, et hélas, elle était prématurée. Il réfléchit un instant avant de prendre une décision.

_ Emmenez-la à l'hôpital.

_ Ça ne va pas être possible, le niveau de dilatation ne nous le permet pas.

_ Que devons-nous faire alors ? Demanda George, nerveux.

_ Madame va devoir accoucher à la maison.

Sarah hurlait de douleur, les larmes aux coins des yeux. La gouvernante lui donna des instructions claires, qu'elle appliqua en vue d'un accouchement sûr. Pratiquement toute la demeure l'entendait hurler de douleur. Son époux, George était dans la chambre où se déroulait l'accouchement, il observait sa femme agoniser d'un air vide, plus préoccupé par le sexe du bébé qu'autre chose.

George ne voulait qu'une chose avec cette grossesse, un héritier qui honorerait le blason de sa famille. Sa femme et sa douleur lui importaient peu, alors il restait à l'écart. Leurs regards se croisèrent, ceux de Sarah criaient sa douleur alors que George restait impassible devant ses appels à l'aide.

Sarah poussa un dernier cri, suivit de pleurs de bébé. Le regard éteint du mari s'illumina presque en voyant un petit être sortir des entrailles de sa mère, il s'approcha du lit pour saisir le bébé, se fichant du sang et autres matières visqueuses.

Malheureusement pour lui, l'enfant qu'il tenait dans ses bras était une fille. Quand la gouvernante lui dit le sexe du bébé, il regarda la petite qui pleurait avec dégoût.

_ Quelle déception. Lança son père, insensible à ses pleurs.

Aussi loin qu'elle se souvenait, elle a toujours été délaissée par son père, tout ce qu'elle faisait pour gagner son attention et son amour était vain, il ignorait constamment, il la méprisait.

"Dégage de là, tu me déranges !"

"Tu es aussi inutile que ta sœur !"

"Je demande encore comment ta mère a pû me donner une petite peste comme toi !"

Ses mots étaient des coups de couteau, des coups de couteau qui lui causaient encore de profondes entailles, de profondes blessures, son père ne l'aimait pas, car il n'a jamais pu avoir de fils, pas d'héritier digne de ce nom. Il n'aimait pas non plus sa grande sœur qui était atteinte d'une maladie qui la condamnerait en fauteuil roulant.

Mais tout à changé quand elle a eu douze ans. Elle était revenue de l'internat de Westbrook pour les vacances, lorsque son père, de bonne humeur, lui annonça une "grande nouvelle".

_ Ma chérie, il est temps que tu fasses honneur à notre famille !

Il disait celà avec tant d'enthousiasme, qu'elle crût rêver, il faisait penser à un autre homme, ce sourire, ses yeux qui pétillaient presque d'excitation et cette voix doucereuse, elle voulait y croire, elle voulait faire sa fierté, lui faire honneur, mais ce n'était pas sans conséquence, elle n'était pas dupe.

_ Qu'est-ce que je dois faire, papa ? Demanda l'adolescente.

Il sourit de plus belle.

_ Très bonne question ! Je suis tellement heureux d'avoir conçu la merveille que tu es !

Love, Lust & Secrets [ En Pause ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant