Chapitre 28

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Athalia


Lorsque j'entrouvre les paupières de nombreuses heures plus tard, j'ai l'impression qu'il s'est écoulé une éternité depuis l'instant où je me suis allongée contre Alexeï.

Je me sens parfaitement reposée, et pendant un instant, je crains qu'Alexeï ne m'ait de nouveau laissée dormir, quitte à ce qu'on arrive encore en retard sur le lieu du tournage.

Mais l'heure qu'affiche l'écran de mon cellulaire, en équilibre sur la table de nuit lorsque je tapote dessus, me rassure bien vite. Je prends alors minutieusement le temps de m'étirer, et laisse mes bras et mes jambes s'étendre de tout leur long sur le matelas, puisque j'ai la place pour moi seule.

Je pousse un faible gémissement de contentement, et profite du silence de la pièce, de ses ténèbres apaisantes, ainsi que de l'odeur qui imprègne le coussin d'Alexeï à côté de ma tête.

Ce mélange permet à mes pensées de vagabonder vers ce qui s'est passé la veille, et réveille une délicieuse sensation dans le creux de mon ventre et dans ma poitrine.

On s'est embrassés.

Cette réalité inonde mes joues d'une douce vague de chaleur. Ça me semble si surréaliste que j'ai l'impression de l'avoir rêvé. Mais le souvenir de la pression des lèvres exquises d'Alexeï contre les miennes ne peut me faire douter.

Je coince la pulpe de mon pouce entre mes dents, et la mordille légèrement. Un sourire béat allonge la commissure de mes lèvres. Et si hier soir j'étais assez perdue concernant tout ça, désormais, j'aimerais que nous puissions en discuter.

J'ai besoin de mettre des mots sur ce que nous sommes. Des amis ? Des amants ? Un couple ? Ou bien... Est-ce que c'était une erreur ?

Mais cette pensée change aussitôt mon humeur, et la fait devenir maussade. Je ne veux pas envisager cette option. Tout simplement parce que je ne crois pas que ce soit une erreur.

Ça ne peut pas l'être.

Pas après tout ce que nous nous sommes échangés. Pas après nos nombreux moments de complicité.

Non, c'était bel et bien voulu. J'en suis persuadée.

Mon esprit est encore gorgé de questionnement quand la porte de la chambre s'ouvre avec une lenteur maîtrisée pour laisser apparaître un léger rai de lumière qui vient percer l'obscurité de la pièce.

J'achève de me détacher de mes pensées, et passe mes paumes sur mes yeux avant d'observer curieusement la tête d'Alexeï qui passe à travers l'embrasure.

— Ah, tu es réveillée ! Super ! s'exclame-t-il en ouvrant alors tout en grand. Debout Garfield, on a du travail.

Il pénètre dans la chambre, tout pimpant. Je marmonne en faisant une légère grimace de frustration quand il vient ouvrir les volets de la pièce.

— C'est pas parce que je suis réveillée que je suis prête à affronter la lumière extérieure, je râle d'une voix encore ensommeillée. Tu aurais pu faire ça en douceur.

— Au temps pour moi, mais il ne me semble pas vous avoir demandé votre avis, Votre Majesté.

Un rire m'échappe lorsque je pose mon bras sur mes yeux pour les protéger de l'agression qu'il vient de commettre envers mes rétines. Mais bien trop curieuse de voir l'expression qu'arbore son faciès, je dégage bien vite ma vision pour le regarder aller et venir dans la pièce.

Il attrape son matériel, et le réunit dans l'une de ses grandes trousses de maquillage qu'il trimballe partout.

J'en ai déduit depuis un moment que c'est là qu'il met les outils dont il a le plus besoin.

𝑵𝒆́𝒎𝒆́𝒔𝒊𝒔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant