Chapitre 43

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Athalia


— Ok, y'a peut-être un... Ou deux nœuds, grand max.

— Attends, quoi ?

Je fais le geste de me relever en glissant mes mains à côté de mon buste, mais Alexeï se met à rire près de mon oreille en venant embrasser ma tempe avec douceur.

— Je plaisante, ne bouge pas, me rassure-t-il en laissant ses doigts se déplacer de nouveau dans mes cheveux.

Allongée sur le dos, entre les cuisses d'Alexeï, les épaules appuyées sur ses pectoraux, le nez plongé entre les pages immaculées d'un roman sorti récemment de l'impression, je laisse mes lèvres s'étirer en le sentant me faire des petites tresses dans les cheveux.

Il n'a pas d'élastique pour les sceller, mais il ne le fait pas pour ça. C'est simplement parce que nous parlons de tout et de rien, lui et moi, malgré l'heure tardive, et mes iris qui s'évertuent à essayer de s'accrocher à l'encre noire qui s'étale devant moi.

Dans quelques heures, aux aurores, nous regretterons tous deux de ne pas nous être couchés après ce que nous avons fait plus tôt dans la soirée.

Mais il est vrai que la vue de la baie vitrée donnant sur le ciel étoilé d'un New-York illuminé et ceinturé de buildings, nous a inspiré de nombreuses conversations que nous n'avons eues de cesse d'enchaîner.

Entre les draps soyeux et les coussins moelleux, nous nous étions échangés de langoureux baisers savoureux, jusqu'à trouver cette position propice aux caresses.

— Il est bien, au moins, ton livre ? me demande-t-il après une seconde de latence.

Ses orteils frôlent les miens quand il bouge de quelques centimètres, perdu dans la concentration de ses mouvements. Je le sens hésiter, les doigts tantôt en suspension au-dessus de ma tête, et tantôt enroulés de manière délicate et attentionnée autour de mes mèches pour en créer la forme voulue.

Les draps crissent délicieusement sous nos changements de posture, et me forcent quelques fois à arrêter ma lecture pour clore les paupières et apprécier l'instant présent.

— Il est génial. C'est celui dont je t'ai parlé.

Il acquiesce contre l'arrière de ma tête, son torse suivant le rythme, et déplace ses mains au fur et à mesure qu'il poursuit son tressage.

La clarté extérieure zèbre d'ombre et de lumière le tapis moelleux de la chambre, ainsi que ses pourtours. Les murs y ont droit, eux aussi, et nous nous en sommes d'ailleurs servis, un peu plus tôt avec Alexeï, pour faire un concours d'ombres chinoises.

Il a par ailleurs gagné haut la main, et nous a ensuite commandé des glaces via le room-service quand il a vu ma tête de mauvaise perdante.

Ce n'étaient pas nos pizzas habituelles, et il n'y avait pas George lové entre nous, qui me manque démesurément, mais ça faisait amplement l'affaire.

Nous sommes restés ainsi de longues minutes durant, à savourer nos glaces dans une ambiance aux notes ponctuées de calme et de béatitude. Une fois fini, j'ai repris mon livre pour le poursuivre, et c'est de cette façon que le silence s'est fait roi dans la chambre.

Les papouilles que me promulguent Alexeï apportent un petit plus à mon confort, et me force à glisser au bout d'un certain temps le marque-page là où je choisis d'arrêter ma lecture.

Le moment et l'ambiance sont plus que propice pour lui faire enfin part de l'idée qui a germée dans mon esprit, il y a de cela quelques jours.

Je souris, me mordille les lèvres, inspire profondément comme si j'allais sauter dans le grand bain, et penche la tête en arrière pour croiser le regard d'Alexeï.

𝑵𝒆́𝒎𝒆́𝒔𝒊𝒔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant