Chapitre 5 : deux semaines

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La semaine qui suivit, William la passa à lire des livres et des articles en biologie, machinerie, physique et chimie, afin de rattraper le retard qu'il avait prit sur l'actualité scientifique ces dernières semaines. Evidemment, avec un bébé à la maison, le temps manquait souvent... malgré tout, quelque chose s'imposait toujours, toujours à la l'esprit de William. Il avait beau chercher à penser à autre chose, un sentiment étrange demeurait en lui. Le lendemain du dîner avec James Pendrick, il l'avait croisé au pub. Or, ce pub se trouvait à côté du commissariat, mais n'était pas le plus proche de l'université où il était censé se trouver durant la matinée et où il devait se rendre de nouveau dès le début de l'après-midi. Et puis, se sustenter dans un pub, ça ne lui ressemblait pas... n'était-ce qu'un concours de circonstances ou y avait-il une raison spécifique à ceci ?

Plus le temps avançait, plus l'inspecteur se perdait dans ses pensées. Les articles scientifiques qu'il lisait lui rappelaient souvent les travaux et les projets tantôt de son épouse, tantôt de son grand ami.

Pendrick... quelque chose le troublait, chez cet homme. Il ne quittait pas son esprit depuis de nombreuses années, et, malgré lui, il avait la volonté enfouie de se surpasser dans ses recherches et créations scientifiques non seulement pour mieux remplir son devoir d'inspecteur, améliorer sa profession, mais aussi par goût : goût de la science, goût du savoir, goût de l'expérimentation et goût d'impressionner, lui aussi, son ami. Il ne pouvait s'empêcher d'y penser. Il avait beau se sentir très amoureux de Julia, il n'avait jamais voulu l'impressionner par sa science en machinerie comme il le voulait depuis toutes ces années envers James. Julia, il voulait la séduire perpétuellement, et partager ses jours avec elle, mais sa plus grande victoire est de susciter l'admiration chez cet homme qui aurait pu être lui, si son attrait pour l'enquête et la justice n'avait pas été si fort. A chaque moment passé avec lui, il se sentait stimulé, plein, entier. Comme avec Julia. Et cela le troublait au plus haut point. Il savait pertinemment que l'amour entre deux femmes ou entre deux hommes existait, bien entendu, mais étant un fervent catholique, il s'interdisait à ne serait-ce qu'effleurer cette idée du bout de ses neurones. Et puis, maintenant qu'il avait construit une famille unie avec un métier stable... il aurait trop à perdre.


Au cours de la deuxième semaine de congés, son épouse toujours en congrès de médecine avec la petite Susannah, William se décida à rattraper son retard dans la littérature de criminologie. Il lut notamment des article du Dr Edmond Locard, médecin et criminologue français qui fera sans nul doute parler de lui dans les prochaines années. Il mit de côté son ouvrage sur la toxicologie, ce qui pourrait intéresser son épouse, Julia.

Sur la fin de la deuxième semaine de congés, il se rendit dans une boutique de bicyclette, où il dû se résoudre à en acheter une nouvelle, qui lui permit de revenir au poste de police numéro 4 dès le lundi suivant.

L'inspecteur et l'inventeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant