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Toute mon enfance, j'ai eu qu'une envie, c'était d'être grande et que le temps passe plus vite. Si j'avais pu sauté cette période je l'aurais fait.
Pourtant maintenant je donnerais tout ce que j'ai pour pouvoir figer le temps ne serait-ce que quelques secondes. Il passe trop vite.
Je prend enfin conscience que lorsque les adultes nous répétaient de profiter de l'instant présent, ils avaient entièrement raison. On doit profiter.
On ne sait pas de quoi sera fait demain, donc on doit apprendre d'hier pour profiter d'aujourd'hui.
Plus je grandi, plus je réfléchi et me dit qu'on a qu'une vie. Alors profite. Le regard des autres a beau être dur à se séparer, ça vaut la peine de vivre comme on veut, d'être qui on est, pleinement.
Et surtout d'aimer.
Un jour quelqu'un m'a dit une phrase que je me répète sans cesse depuis: « le but d'une vie est de dire je t'aime le plus souvent possible ».
N'ai pas peur de tes sentiments. Parfois ils peuvent être compliqués à comprendre. Mais il existe pour les déchiffrer. Moi, j'ai trouvé refuge dans l'écriture, dans la musique et la danse.
J'écris pour me comprendre. Je danse pour me libérer. Je joue et chante pour me faire entendre.
C'est ma façon de déchiffrer mes pensées car souvent j'ai l'impression qu'elles sont cryptés.
J'ai du mal à comprendre ce que je ressens. On me répète depuis toujours que je suis difficile. Mais pour moi aussi c'est difficile. J'ai l'impression de tout ressentir à fond. Il n'y a pas d'entre deux. Je vis à fond et ressens à fond. Ça me perturbe. Soit je suis 100% positive ou 100% négative. Pas de 50-50.
Alors lorsque j'éprouve de l'amour, je n'arrive pas à dissocier. Amour inconditionnel, amour platonique, simple attachement, attirance, désir, ou bien l'amour avec un grand A.
Comment faire la différence ?
On me dit « tu sauras quand ce sera le bon ».
Mais pour moi des bons il y en a eu deux.
Mais l'un m'a trahie. Alors comment être sûr que le deuxième soit réellement le bon ?
À présent j'ai peur. Peur que tout s'arrête. Peur que ça recommence. Comme dans une boucle.
On dit « on attire ce que l'on est ». Donc je suis une violeuse ? Je ne respecte pas le consentement ? Je suis toxique ?
Nan je ne crois pas.
J'ai trouvé ce que j'étais.
Simplement « Indécise ».
On a toujours le choix. Et jamais je ne sais. Je suis au même carrefour toujours.
Entre deux types: « chemin hasardeux et noyé dans le brouillard » ou bien « chemin clair et déjà tout écrit ».
J'ai malgré tout une préférence pour le premier. Même si il y'a la peur. Celle de tout perdre.
J'avais choisi le même chemin.
Il m'a emmené droit à la chute.
6 mois pour me relever. Et me retrouver à nouveau au même point.
Si quelqu'un a inventé une boussole ou un Google maps pour les choix de vie je suis preneuse.
Je dis pas non.
J'ai l'impression de toujours me jeter dans le ravin. Sauf que je le fait en toute conscience.
Et lorsque je pénètre sur cette route. Au bout. Toujours le même discours « c'est dommage t'as un beau corps mais un caractère de merde ». Ça me rappelle ce qu'il avait dit ce connard « t'es belle et ça m'attire, normal que j'agisse comme ça ».
Mais aussi « lorsque tu dis non ça m'excite ». Je peux pas oublier ses phrases. Elles tournent en boucle dans mon esprit.
J'aimerais en parler. J'en ai parlé. Mais ça me fait mal donc je garde toujours une partie que pour moi. Alors j'écris. Ça a toujours été plus simple pour moi. Petite, lorsque je faisais une bêtise, j'écrivais des lettres à mes parents. J'ai cassé mon téléphone, j'avais écris, décoré et déposé une lettre à mon père.
Quand je me suis questionné sur ma sexualité, j'ai écrit plusieurs lettres à ma mère.
L'écriture a toujours été là pour moi. C'est comme une béquille qui me permet d'avancer dans le brouillard. Ce fameux brouillard.
Mais pour réellement avancer il faut du courage. Celui d'envoyé ce que j'écris, de le montrer aux concernés.
Malheureusement, je crois que je ne l'aurais jamais, il ne sauront jamais.
Alors je garde ces longs paragraphes dans mon portable, dans mes cahiers, sur mes feuilles, ou dans ma tête.
pendant une période ma tête était comme un journal intime. J'y « écrivais » ce qui me venait. C'était simple.
Je me suis toujours parlée à moi même dans ma tête ou lorsque je suis seule.
Certains dirait de ça que c'est une maladie mentale et me critiqueront.
Mais au contraire. Une maladie. Le mal-à-dit. Là ce n'est pas mal. Ça m'aide. À avancer, comprendre.
Bon, un jour peut-être je pourrais enfin me débarrasser du poids de tout mes mots. Mes maux. J'aurais le courage de les partager aux autres. De dire ce que je garde pour moi depuis beaucoup trop longtemps.
Je me débarrasserais du regard des autres.
2024 va me permettre d'évoluer. D'enfin changer. D'enfin m'exprimer.