Chapitre 1

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Allongée sur le dos, plongée dans mes pensées et dans le noir, je fixais le plafond.
La seule chose que j'entendais était le tintement gouttes de pluies s'écrasant contre ma fenêtre, à une cadence régulière.

J'avais tout essayé : me couvrir les oreilles avec ma main, mon oreiller, enfouir ma tête sous la couette mais rien ne fonctionnait.
Je continuais d'entendre ce foutu bruit répétitif et insupportable. Il me rendait folle.

Cela devait faire des heures que je me tournais, me retournais et me re-retournais dans tous les sens sur mon matelas inconfortable, espérant trouver le sommeil.

Je jetai un coup d'il à mon réveil : 3h49.
Il ne me restait que deux heures avant qu'il ne sonne. J'en conclus que ça ne servait plus à rien : autant ne pas dormir du tout que seulement deux heures.

Alors je soupirai, me relevai brusquement, enfilai un short en coton et me dirigeai dans la cuisine. Je me servis un verre d'eau, et m'assis autour de la table. Mon regard fixa un petit moment le ciel sombre, commençant à être éclaircit par la douce lumière matinale.

Puis je regardai en face de moi, et mon regard s'arrêta sur le tas de paperasse entassé sur la table. S'y trouvait une tonne de papiers, plus ou moins importants dont je devais m'occuper mais je procrastinais depuis des jours. Je me sentais submergée par la fatigue rien que de penser au fait de me plier à cette tâche.

Finalement, je bus une gorgée d'eau et me résignai à m'en charger, n'ayant rien de mieux à faire pour tuer le temps.

Je pris même l'initiative de trier les papiers se trouvant en vrac dans mon sac à main, que je vidai aussitôt sur la table.

Impôts, assurance, vieilles listes de courses ou tickets de métro... Un bazar sans nom.

Je fis une pile contenant tout ce qui était « important » et m'apprêtai à jeter tout le reste.

Mais quelque chose attira mon regard.

C'était une petite feuille repliée en quatre, au papier abîmé au niveau des bords et des plis.

Je la pris, la dépliai, et lus :

Sympa ton café, Abby. J'y reviendrai. Mais ça serait plus sympa qu'on en prenne un les deux, non ? Si jamais, je te laisse de quoi me contacter. Je ne ferai plus l'erreur de laisser une quelconque Maria nous déranger, promis ;)

Mon visage se crispa.
Je mordis l'intérieur de ma lèvre inférieure.

Je repliai le papier, et le fourrai dans ma poche de jean brusquement, avant de continuer ce que j'avais à faire.

Je jetai les papiers inutiles à la poubelle, puis me rassis en buvant une nouvelle gorgée d'eau, le regard dans le vague.

Je fouillai à nouveau dans ma poche et en sortis le mot.

Je l'observai.

L'écriture était appliquée, mais l'encre avait bavé, étant donné que ça faisait presque un an qu'il se trouvait dans mon sac, écrasé entre toutes mes affaires.

Je le lus.

Le relus une deuxième fois.

Puis une troisième.

Et une quatrième.

Les mots perdaient leur sens petit à petit, à force de les répéter dans ma tête. Je me connaissais par cur tout ce qui était écrit dessus, y compris le numéro de téléphone.

Et une fois de plus, je regardai mon portable, indécise, hésitant à le composer.

Mais comme toujours, je me résignai.
Je soupirai longuement, le fixant avec regret et désespoir.

The Pain Of Love [2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant