Chapitre 2

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« 36, 37, 38... » Comptais-je en un murmure inaudible.

Ce soir, m'endormir était un vrai casse-tête. Encore plus que d'habitude.

Je ne pouvais pas m'empêcher de ressasser ce moment où j'étais passée devant le café.
À l'instant où mes yeux se sont posés sur cet homme que je croyais reconnaître.

À la manière dont mon souffle s'est coupé,
dont mon cœur s'est emballé,
dont ce nombre incalculable de flashbacks m'ont effleuré l'esprit.
Ils avaient tous un point en commun : Bill.

Son visage angélique aux traits fins avait envahit mes pensée en une seconde.

Comme si mon cerveau m'avait rappelé au même moment de toutes les fois où j'avais posé mes yeux sur lui.

J'avais l'impression de devenir folle à lier, presque ensorcelée.

Comme ayant perdu le contrôle de mon corps.
Si bien que j'avais mis plusieurs secondes à remettre le pieds sur terre.

Afin de chasser toutes ces pensées de mon esprit, j'essayais toutes les méthodes possibles et imaginables afin de tomber enfin dans les bras de Morphée, mais ceux-ci semblaient ne pas vouloir m'accueillir.

Je comptais désespérément jusqu'à trouver le sommeil, comme le ferait un enfant à qui on apprend à compter les moutons.

C'est ce que ma mère me conseillait quand j'étais enfant.
Avant, cette méthode fonctionnait.
Mais ce n'était plus le cas ; appart me rendre nostalgique elle n'était pas très utile.

Alors que je me concentrais sur mes nombres, j'entendis mon ordinateur émettre un son m'indiquant que j'avais reçu une notification.

Ça me déconcentra complètement, mais de toute manière il n'était d'aucune utilité de continuer à compter.

Je me levai de mon lit, et m'assis sur ma chaise de bureau tout en allumant mon ordinateur.

J'avais reçu un message sur Tweeter :

« Salut Abby ! Bien sûr que je me souviens de toi, content d'avoir de tes nouvelles. ;)
Super idée, je connais un café sympa à côté de chez moi. T'es dispo demain en fin d'aprem ? »

Je souris légèrement, ravie qu'il m'ait recontactée. Je lui répondis, positivement, en notant sur mon téléphone l'adresse qu'il m'avait communiquée.

Il ne me restait plus qu'à réussir à sortir plus tôt du café demain, mais ça n'allait pas être un problème. Du moins, je l'espérais.

Je retournai me coucher, et me sentais à présent un peu plus détendue. Si bien que je réussis finalement à trouver le sommeil.

****

Je repoussais une de mes mèches brunes derrière mon oreille, à l'aide de mon avant bras afin de me dégager la vue.
Mes manches étaient trempées, bien que je les ai remontées au préalable.
Au contraire, la peau de mes mains était sèche, abîmée par le liquide vaisselle bas de gamme du café.

- Allez, on s'active Solis.
Me cracha la responsable, méprisante.

Je serrai les dents, irritée par ses remarques désobligeantes.
Cette dernière m'avait ordonné d'aller à la plonge, d'un ton affreusement hautain comme à son habitude.
Je m'étais donc pliée à la tâche à contre cœur, me motivant en me disant que je pourrais enfin sortir à plus tôt aujourd'hui.

Il était dix huit heure moins le quart lorsque j'avais terminé d'essuyer la dernière tasse à café et la rangeai à sa place initiale.

The Pain Of Love [2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant