Chapitre 34 - Disparition

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PDV ENZO

Lendemain, au Night Club

Mes yeux s'entrouvrent et se referment automatiquement, quand la lumière agressive rentre en collision avec mes iris. Mon corps se relève difficilement et ma main maintient ma tête qui est devenu un véritable tambour. La bouteille de whisky vide sur le sol me confirme la raison de cette foutu migraine.

Tu seras toujours ce gamin stupide qu'on abandonnera...

Ses paroles résonnent dans mon esprit, et ma gorge se noue, menaçant de relâcher tout l'alcool que j'ai ingurgité.

Pourquoi il a fallu que ma seule lumière décide d'elle aussi m'abandonnait...

Les émotions de la veille me submergent et me frappent à la gueule comme une violente vague salée.

La fuite...

La douleur...

L'angoisse...

La colère...

Toutes ses émotions prennent le contrôle de mon esprit, et deviennent un douloureux mélange antithétique et dévastateur.

Il fallait que je fuie, il fallait que je m'éloigne d'elle, de ses mots, parce que mes paroles auraient été aussi tranchantes.

Mais, elle m'a rendu faible, elle m'a fait tomber au sol et anéantit les barrières de protection que je m'étais forgée. Seulement, hier, elle a décidé de les refermer.

La brisée reviendrait à me briser.

J'avais disparu des radars une seule nuit, et son absence brûlait mes organes à mesure que je respirais. Mon corps appelait son parfum aphrodisiaque, alors que mon esprit appelait à la haine.

Je sais qu'elle veut seulement me montrer la réalité en face, que ce combat s'annonce sanglant. Seulement, je refuse qu'elle y laisse sa peau. Je refuse de ramasser son cadavre.

La peur est l'émotion qui te dévore, qui te tue de l'intérieur et t'envoie doucement sur le chemin des enfers. Je l'avais tué depuis elle. Mais, depuis quelque temps, elle reprend possession de moi d'une façon si entière et différente.

Elle me bouffe les tripes quand sa présence n'est pas dans la même pièce que moi, quand je pense à cet enfoiré qui la persécute, et quand je pense au dévouement cruel de cette bataille.

Sa lumière m'a envouté...

Sa mort n'en provoquera pas une mais deux.

Si, on m'enlève la seule lumière qui m'éclaire dans ce monde et dans mes cauchemars. Je ferai de celui-ci une obscurité sans fin.

Je refuse de perdre ce combat, alors je deviendrai son gilet par balle. Je serai sa moitié, son ombre, son cerveau et son double, dans toutes les batailles.

Je me précipite à ma voiture, et me dirige à pleine balle l'a retrouvé. Ma colère et mon envie me poussent de toutes mes forces à affronter ses yeux verts glaciales, qui vont m'en faire voir de toutes les couleurs. Mais, pas autant que les miens.

Seulement, quand je pousse la porte de ma maison, un étrange silence résonne dans celle-ci.

Je retrouve seulement Rosa dans la cuisine, qui nettoie en musique le plan de travail.

Quand elle me voit, son corps sursaute légèrement et sa main tient son coeur dans un rire nerveux.

- Bonjour Monsieur Suarez, me salue-t-elle poliment, avant de repasser soigneusement de ses mains son tablier.

Light in the darkness [réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant