Chap 6 : Rapprochements

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Point de vu de Tp

Rentrez chez moi après cette merde, c'était un peu comme débarquer dans un endroit où même les murs avaient foutu le camp. L'ambiance ? Étouffante. Silence bien lourd. J'ai viré mes fringues mécaniquement, t-shirt large et short, comme ça je pouvais être à l'aise.
Je rentrai dans ma chambre et ouvra un de mes tiroirs. Il y avait mon briquet, caché dans un double fond. Je l'attrapa et l'alluma, mon regard se fixa sur cette petite source de lumière, comme si elle pouvait dissiper l'obscurité qui imprégnait mon esprit et mes pensées. Au moment où j'allais le rapprocher de ma cuisse, un bruit à la porte me fit sursauter de peur.
J'ai bien cru que mon cœur allait exploser. Qui pouvait bien frapper à ma porte à cette heure ? Des questions tourbillonnaient dans ma tête, mais je décida d'aller voir par moi même. Marchant vers la porte, l'anticipation me nouait l'estomac, j'ai cru vomir. J'avais des hauts de coeur, j'avais juste envie de tout oublié.
Quand j'ouvris la porte, toutes mes attentes furent balayées. C'était Yuta. Il se tenait là, silencieux. Même après l'avoir vu que quelques fois son langage corporel permettait de dire facilement si il était stressé. C'était le cas.
Une vague d'émotion m'engloutit, et mes larmes commencèrent à rouler sur mes joues. La surprise, la douleur, la peur, tout cela me figea sur place.
Il décida de lancer la conversation mais bégaya maladroitement, demandant d'une voix hésitante

- Ça... ça va ?

Son expression le trahissait il savait que ça n'allait pas, même avant que je ne puisse articuler une réponse. Il esquiva mon regard et fixa ses pieds. J'essayai de former une phrase, de caler quelque chose pour briser le silence, mais les sanglots engourdissaient ma voix. À la seconde suivante, Yuta m'enlaça. Mon coeur s'emballa tellement face à ce contact. Nous étions là, dans le froid de la nuit, sans dire un mot, car nous savions tous les deux ce qui s'était passé cette nuit-là. Les câlins, ça dit souvent plus que des tas de mots. Dans ce moment, ça parlait de réconfort, d'une compréhension qui se passe de paroles.

- Tu ne m'as pas dis comment tu t'appelais l'autre fois ? Chuchota t il dans le creux de mon oreille.

Je pouvais sentir son souffle chaud caresser ma nuque et une vague de frisson parcoururent mon corps. Je souriais bêtement mais il ne pouvait pas le voir. Alors je renifla un coup avant de répondre.

- Tp, moi c'est Tp. Dis-je d'une voix calme.

Notre contact pris fin et il me regarda en souriant, un sourire sincère. Et me remercia. Il regarda l'heure sur son téléphone et j'ai bien cru qu'il allait tomber dans les pommes. Je me mis sur la pointe des pieds afin de voir l'écran de son portable et je vis qu'il avait au moins 36 appels manqué et 78 messages non lus.

- C'est de l'harcèlement à ce stade. Dis-je en rigolant.

Il souria gênée, tout en mettant sa main sur sa nuque.

- Je suis désolée mais je vais devoir y aller, on m'attends. Tu dois avoir un tas de questions et je ne suis pas vraiment la bonne personne pour taider. Passes une bonne soirée. Me dit il tout en s'abaissant.

Je n'avais pas envie qu'il parte, mais lui demander de rester avec moi serait trop.. bizarre. Enfin, le monde dans lequel je vis est bizarre depuis ce matin alors bon.

- Attends... Dis-je avant de le perdre de vu dans la pénombre.

Il s'arrêta et était de dos, il ne prit même pas la peine de se retourner, et me coupa avant que je puisse finir ma demande.

- Je suis vraiment désolé Tp, mais après tout ce qui s'est passé ce soir, je pense que le plus sage serait que tu arrêtes de me suivre et que tu ne t'aventures pas davantage dans ce monde dangereux. Je préfère te savoir en sécurité chez toi, entière et saine. Au revoir.

Je n'ai même pas pu répondre quelque chose. En temps normal j'ai de la répartie mais là j'étais épuisée. Sa phrase m'a heurtée comme une claque douce. Yuta, avec son air préoccupé, me suggérait de rester loin de ce monde. Pourtant, quelque part, ça me piquait un peu. Moi, une pauvre âme sans pouvoir occulte, mise à l'écart de ce monde remplis de fléaux. Mais bon, peut-être qu'il a raison, peut-être que c'est plus sûr ainsi. Reste à la maison TP, et évite les ennuis. On croirait entendre ma mère. Pourtant, dans le fond, l'idée de rester loin de lui me donnait une autre piqûre, quelque chose entre la frustration et la compréhension. Compliqué, tout ça.

Yuta okkotsu x readerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant