Ma stabilité

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Tony ne m'avait pas menti: la sortie de mon lit d'hôpital avait été rapide. Deux jours après sa visite, j'étais de retour dans ma véritable chambre, plus grande que celle que j'avais à la tour mais avec une vue bien moins impressionnante que les hauteurs de New York. 

En me traînant pour la première fois dans ma chambre avec autant de grâce qu'une serpillère, je remarquais un petit bout de papier plié sur ma table de chevet avec un téléphone jetable à côté. Je dépliais le papier pour y reconnaitre l'écriture de Tasha. 

"Appelle moi si tu as besoin, mon poussin ;)"

Je souris faiblement et à cette possibilité. L'idée de savoir que je pouvais appeler Nat était réconfortante, nous n'étions pas complètement coupées l'une de l'autre. Mais je devais utiliser ce téléphone et ce numéro avec intelligence. Seulement pour des urgences, uniquement si je n'avais pas le choix. Je ne pouvais pas cramer sa couverture en l'appelant pour tout et n'importe quoi. 

Je cachais le numéro et le téléphone sous mon matelas, à l'abris des regards indiscrets. Je soupirais en m'asseyant sur le lit moelleux, bien comme je l'aimais pour me noyer dans les couvertures quand je dormais. 

Tony ne m'avait pas parlé depuis sa visite. Je ne l'ai même pas croisé. Quand je demandais à FRIDAY si je pouvais le voir, où il était ou ce qu'il faisait, elle répondait toujours "Il travaille, mademoiselle. Il aimerait ne pas être dérangé." avec une douce voix. Il m'évitait. Et éviter quelqu'un dans un complexe, si grand que je m'y perds alors que j'y habite, est extrêmement facile.

J'ai passé ma journée à me bourrer de médicaments prescris par les médecins, matin, midi et soir, puis je m'occupais comme je pouvais: je lisais, je regardais la télé. J'attendais de reprendre un peu de forces avant d'aller prendre des nouvelles de Rhodey. J'avais interdiction de toute pratique sportive pendant quelques mois. Mais j'étais sûre que Tony trouverait un moyen d'écourter ce délais. Enfin...s'il ne m'en voulait pas trop.

Son silence me pesait mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Je n'en avais pas le droit. Alors je patientais silencieusement. En voulant prendre ma douche, j'observais la grosse cicatrise sous mon sein. La ligne rouge allait du bas de celui-ci jusqu'au dessus de mes côtes. Pas très beau à voir mais, étonnement, je n'étais pas plus choquée que ça. J'avais littéralement demandé que ça arrive. 

La douche était agréable. Est ce qu'on lavait une personne dans le coma ? Sûrement. Tous les jours ? Toutes les semaines ? Tous les mois ? En tout cas, je me sentais sale et la douche avait comme lavé les mensonges qui salissaient mon être. L'eau était très chaude, donc à la parfaite température. 

Lavée, séchée et emmaillotée dans un pyjama, je tentais d'ouvrir ma porte pour manger un petit quelque chose, l'objectif étant de remplir mon estomac et d'accompagner mes sept comprimés. Mais la porte ne s'ouvrit pas. Je fronçais les sourcils et essayais plus fort. Elle demeurait fermée. Je commençais un peu à paniquer, il est vrai. Ce n'était pas normal. 

"FRIDAY ? La porte ?"

"Est fermée, mademoiselle."

Sans blague ?

Je levais les yeux au ciel. "J'avais pas vu, merci. Pourquoi elle est fermée au juste ? Il y a un problème ? Un état d'urgence ?"

"M. Stark a été catégorique: vous ne devez pas sortir de votre chambre ce soir." sa voix robotique ne fit rien pour me rassurer. 

Il a vraiment des tendances à la séquestrations, ce type.

"FRIDAY, je dois sortir."

"Négatif."

D'une vie à l'autre: Captain America: Civil WarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant