Les Accords de Sokovie

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On fait tous des erreurs. J'en ai fait beaucoup, certaines me hantent encore. Enfin...je ne sais même pas si c'étaient des erreurs. Et certaines erreurs...on plus de conséquences que d'autres.

Le moral était déjà bas parmi les Avengers, le retour de l'équipe de Steve en mission avait été accompagné d'abord d'un silence lourd puis de pas mal de disputes au point où Wanda s'était réfugiée dans sa chambre. Personnellement, je n'avais rien dis ni fais quoi que ce soit, j'avais peur de prendre un parti. Et tout se répétait. Silence, réconfort, disputes. Silence, réconfort, disputes. Et quand ça n'a pas stoppé après 22h00, je rejoignais ma chambre à mon tour.

Mais je m'arrêtais soudainement quand j'entendis des pleurs. Des pleurs douloureux, lourds, qu'on essayait d'étouffer. La porte de Wanda était entrouverte, laissant un filet de lumière éclairer le couloir. Prudemment, je m'approchais et poussais un peu plus loin la porte. Wanda était assise au bout de son lit, en tailleur, agrippant fermement un oreiller entre ses doigts poussé vers son visage, ses sanglots secouant violemment ses épaules de temps en temps.

Elle dû sentir ma présence car sa tête se releva vers moi. Ses yeux étaient rouges, comme son visage, et noyés sous les larmes et quelques mèches de cheveux s'étaient rebellés devant son visage. Je pouvais lire en elle la pure culpabilité et l'incapacité d'exprimer à quel point elle était désolée. Je le savais. Je le reconnaissais.

« Hey... » chuchotais je avant de refermer la porte derrière moi.

Wanda tendit la main. Mais pas comme si elle attendait que je lui donne quelque chose ou comme si elle désignait la porte pour me dire de sortir. Son poignet pendu et ses doigts si désireux de m'atteindre et en même temps si recourbés traduisaient tant son besoin désespéré pour de l'aide. Pour du réconfort. Pour qu'on lui dise que tout allait bien, que tout irait bien, que rien de tout ça n'était grave et que, de toute manière, ça ne l'atteindrait pas.

Je m'approchais de quelques pas hésitants avant d'attraper sa main et elle m'agrippait tel qu'elle l'avait fait avec son oreiller: comme si sa vie en dépendait. Mes gestes devinrent un peu plus rapides et affirmés alors que j'utilisais mon autre bras pour l'enlacer, sa tête tombant sur mon épaule, et m'asseyais à ses côtés. Sa main me tenait et ma main en faisait de même, sans jamais relâcher ou faiblir. Malgré ces hoquets qui la secouaient ou le tremblement de son corps, rien ne pouvait l'empêcher de tenir ma main. Comme si ma main était importante.

Comme si c'était celle de Pietro.

Je ravalais ma bile et mes sanglots et frottais son dos.

« Ça va aller...Tout va bien se passer. » chuchotais je. J'aurais aimé qu'on me dise ça, même si c'était pas vrai. « Tout va bien se passer. Tout va bien se passer... »

« Je ne voulais pas... » elle articula difficilement entre deux sanglots. « Je ne voulais pas...J'ai tué des gens, je ne voulais pas... » un sanglot particulièrement fort, semblable à un cri de douleur la coupa et j'essayais de la calmer tant bien que mal en serrant un peu plus sa main.

« Je sais, tout le monde le sait... Personne ne te considère comme un monstre, Wanda, personne. Je suis là, tout va bien... »

Autant que je détestais l'admettre, rien n'allait bien se passer.

Je me surprenais à mentir de plus en plus ces derniers temps.

D'une vie à l'autre: Captain America: Civil WarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant