Elisas 2: Le Projet X

5. We could have had it all

Elisa

J'essaye de sauter de toits en toits, comme avant. Mais malheureusement, j'ai passé tellement de temps alité que même ma combinaison magique ne peut rien pour moi. Je rate mon saut et m'écrase sur les tuiles froides et grises de la boulangerie. Je pouce alors un grognement de rage et d'impatience. Je veux retrouver mon agilité ! J'en ai marre ! Je ne serai plus jamais comme avant ! Je regarde le ciel gris foncé. A quoi bon me relever, je ne sers plus à rien. Si je disparait, William sera enfin débarrassé de moi, le Quatorzone sera plus heureux et je pourrai retrouver Jeremy. L'idée de libérer les autres de mon existence me fait sourire, j'aurais dû le faire beaucoup plus tôt... La sonnerie de mon téléphone brise mes pensées tel un miroir. Je sors l'appareil de ma poche avec lassitude. C'est Roxanne.

* * *

Je retrouve ma partenaire sur le toit du commissariat. A mon arrivée, elle me rattrape pour m'empêcher de tomber. Je de grince de dents, je n'avais pas besoin de son aide. Ensuite, Roxanne me donne les détails sur l'assassinat de Domenico De Luca ainsi que la lettre signée l'Homme au bandeau vert.

– T'es partie en mission sans moi ?! Je l'interromps.

– C'est tout ce qui te préoccupe ?

J'hausse les épaules. Avec une multitude d'ennemi, il est normal que quelqu'un finisse par se venger.

– Au fait, t'étais où, ce soir ?

Je sens mon sang bouillonner de rage. Elle m'abandonne et ose me demander un alibi ?!

– Je rêve ou tu m'accuses de l'avoir tué ?

– Non je...

– Tu te la joue perso puis tu m'accuses de meurtres ?!

– Je ne voulais pas t'inquiéter ! S'énerve Roxanne, à son tour.

– C'est raté ! Tu me caches des choses toi aussi !

– Pour te protéger !

J'en ai marre d'être prise pour une pauvre petite chose fragile. Je ne suis pas en sucre !

– Tu mens depuis le début, sur ton arrivée en ville et maintenant...

– Ca suffi ! On rentre ! Dit-elle en m'attrapant par le bras.

* * *

A l'appartement, nous découvrons William, en état de choc. Il vient d'avoir sa sœur au téléphone, elle lui a tout raconté.

– William je... commence Roxanne mais elle est incapable de finir sa phrase.

Triste pour lui, même si il était fâché, c'était quand même son père. $$$$$$

Les deux sont là pour lui.

* * *

Trois jours plus tard, je prépare du café quand Roxanne entre dans la cuisine.

– Tu ne vas pas porter ça ! S'exclame-t-elle en découvrant que je porte sa robe bustier moulante rouge.

J'hausse les épaules :

– Pourquoi pas ? Tu m'as dit que je pouvais te l'emprunter quand je voulais.

– Je ne pensais pas que tu voudrais la mettre pour aller à un enterrement ! D'ailleurs, t'es obligée d'y aller ?

Je la regarde, offusquée. C'est mon grand-père, ça ne serait pas correcte de ne pas y aller.

– Ca le serait encore moins de danser sur sa tombe.