Victoria Silva,
Barcelona, 12h00
Mon pied presse l'accélérateur, tandis que les souvenirs de cette rencontre tourbillonnent dans mon esprit.Mattia Lipari.
Son nom résonne en moi comme une dissonance dans une symphonie sombre. Il incarne tout ce que je méprise.
Son sourire arrogant hante mes pensées.
Je le méprise.
Tout comme cette Manon, sa chevelure rousse et son regard vide qui ne parvient même pas à éveiller un frisson en moi.
Enfin, j'atteins la villa imposante, quatre étages ou chaque niveau semble respirer, vivant et palpitant, comme un reflet de la vie qui persiste malgré les tourments qui nous assaillent.
Cette villa, bien plus qu'un simple abri, incarne notre sanctuaire, notre havre de paix au cœur de la tourmente.
Et alors que je m'approche, chaque détail semble se fondre dans une symphonie harmonieuse, accueillant mon âme épuisée avec une tendresse réconfortante. C'est ici, parmi ces murs solides mais accueillants, que je trouve refuge, que nous trouvons refuge, dans un monde qui oscille entre ombre et lumière.
J'entrouvre la porte avec précaution, ma paume glissant sur la poignée glaciale. Un léger grincement s'échappe.Je franchis la petite porte dissimulée parmi les autres, a cette heure, je sais que la moitié des filles sont soit dans la salle de sport, soit plongées dans le sommeil, cherchant à échapper, ne serait ce que pour un court instant, aux démons qui hantent nos rêves.
Je me déchausse avec précaution, laissant mes bottines de cuir s'enfoncer silencieusement sur le sol. À travers le salon, je me dirige vers l'escalier, monter les marches avec la lenteur de mon âme épuisée.
Mes paupières lourdes me guident instinctivement vers la chambre que je partage avec ma sœur, Sofia.
Mais elle n'est pas là.
Un soupir discret s'échappe de mes lèvres tandis que je réalise qu'elle doit être dans le jardin, perdue dans ses pensées parmi ses précieuses plantes.
Mon geste automatique saisit un coton démaquillant, prêt à effacer les masques imposés par mon monde. Sofia, toujours plongée dans son monde de verdure...
L'image de son visage doux et de ses mains caressant les feuilles me revient, rappelant l'innocence fragile dans nos vies marquées par la violence.
Alors je ferme les yeux, je sens le froid du démaquillant sur ma peau, mais une vague de malaise me submerge soudain. Une impression étrange, comme si une ombre invisible planait sur ma sœur.
Un frisson parcourt mon échine, et je suis envahie par un pressentiment. Quelque chose ne va pas avec Sofia, et mon cœur se serre dans ma poitrine alors que je m'efforce de chasser ces pensées troublantes.
Je me réprimande mentalement pour ma paranoïa grandissante, lâchant le coton désormais imbibé de noir sur le sol avant de descendre dans le jardin.
Juste au cas où.
Mes yeux balaient chaque recoin, mais aucune trace de Sofia, ni d'aucune autre présence. À la place, je remarque quelques unes des filles qui s'entraînent dans la salle de sport, mais je sais qu'il est inutile de chercher Sofia là-bas.
D'un pas déterminé, j'entre dans le bureau d'Isabella. Son regard châtain, souligné de khôl noir, semble fixé dans le vide.
– Entre, Silva
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Las Reinas Del Caos
عاطفية- Mama, à l'école les enfants parlent de La sombra... tu sais qui elle est ? - Ne parle pas d'elle, la sombra est un nom qu'on ne prononce pas dans cette casa mi hijo. Je ne veux pas que le malheur s'abatte sur nous. Ce fut une simple discussion d...