Je grimaçais devant l'architecture repoussante. C'était ça la taverne dont il m'avait parlé. Il m'avait laissé toute seule devant l'édifice douteuse avec comme dernière parole « je vais voir s'il peut nous héberger pour la nuit » et lorsque j'ai voulu le suivre il m'a dit que je devais rester à l'extérieur parce qu'il ne voulait pas « s'encombrer d'une fillette comme moi ». Je voyais des hommes entrer et sortir du bâtiment, ils me regardaient tous avec insistance. Leurs regards indiscrets n'étaient pas rassurants et sans même le savoir j'espérais que l'homme reviendrait rapidement.
Je lève subitement la tête vers le ciel, ma main se pose sur ma joue. Elle est humide, je comprends à la vue du ciel couvert que c'était une goutte d'eau. Il allait pleuvoir. Dérouté je ne savais pas s'il fallait que je reste à l'extérieur ou si je pouvais entrer pour m'abriter.
En quelques instantes, une terrible tempête s'élève. Instantanément, je me retrouve mouillé de la tête aux pieds. Je ne prends même plus le temps d'y réfléchir plus longtemps que je me précipite à l'intérieur du bâtiment. Un brouhaha emplit la pièce. Le type de bruit à en faire mal à la tête. Je ne sais pas si c'est simplement une illusion, mais les conversations paressent s'arrêter nette. Lentement, je regrette d'avoir suivie mon impulsivité. Plusieurs dizaines de regards pèsent sur ma personne.
L'intérieur était autant mal entretenu que l'extérieur. De nombreuse tables parsemaient la salle où de nombreuses personnes y étaient assises. La plus parts étaient des hommes, mais étrangement, des femmes se trouvaient avec eux, des femmes beaucoup plus jeunes. Certaines étaient assises sur leurs genoux, d'autres parcouraient la salle habillée de robes courtes. Trop courtes. Au fond de la pièce un grand bar s'y trouvait. Un jeune blond discutait avec l'inconnu. Le blond était souriant, accoudé au bar il entretenait une conversation avec lui. Ensemble ils paraissaient opposés, l'un, souriant, blond, son aura était imprégnée de bonté, alors que l'autre ne savait pas sourire, ses cheveux ébènes me faisait penser à la nuit, son aura, elle, empestait la noirceur.
Le silence me pesait toujours autant. Je décide dans faire fit et de m'avancer vers les deux hommes. A quelques mètres d'eux, le blond me remarque enfin. Il avait un visage rayonnant. Voyant que son ami observait derrière lui, il pivote aussi vers moi. Le contraste aurait presque pu être drôle si ce n'était pas moi que le brun fusillait du regard. J'accélère le pas, lorsque j'arrive enfin devant eux, je vois un verre rempli d'un liquide rougeâtre.
—Que faites-vous ici ? Siffle-t-il.
Le blond fait rapidement le tour du bar pour nous rejoindre. Il s'interpose et j'entends pour le première fois sa voix. Elle est légère mais imposante, son côté enfantin était plutôt mignon, elle était claire comme de l'eau de roche, limpide et apaisante. Revigorante.
—Du calme mon ami, ne brusquez donc pas une si jolie demoiselle.
Le regard que lui lance son ami valait tous les mots du monde. Je n'ai jamais vu une personne regarder aussi mal. C'est comme s'il lui était impossible d'avoir une autre expression que la haine, le dédain et l'animosité.
Il se tourne vers moi, et m'adresse la parole pour la première fois :
—Je suppose que vous êtes la personne qui accompagne Cassien.
Cassien ?
C'est surement le prénom du brun. Il s'approche à pas de félin vers moi, tend la main avec le buste légèrement penché. Je comprends qu'il souhaite me faire un baisemain. Après quelques secondes d'hésitation, je lui donne une main tremblante. Sa paume est douce et ses lèvres chaudes et humides sur le haut de ma main sont encore plus perturbantes que cela ne pouvait l'être déjà.

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Iliana [en pause]
Исторические романыIliana a perdu ses parents jeune. Attaqué par des bandits. À ses 11 ans elle est obligée de survivre par ses propres moyens. Elle vole. 12 ans plus tard, après avoir volé la mauvaise personne elle se fait arrêter. Jetée dans les cachots, le seu...