Addiction

Chap. 17 Paroles

Hey hey ! Me revoilà avec la suite ! Bonne lecture !
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Chap. 17 Paroles

[Kagami]

"Tu voulais me dire un truc ?"
Oh. Le sang afflua à mes joues.
"Mh, mais juste tous les deux s'il te plaît.
-Oh, ok, dehors ?
-Très bien."
Je saisis ma bière et le rejoignis à l'extérieur. Il faisait frais...

Nous restâmes sur la terrasse, sous la lumière d'un lampadaire. Je lui proposai ma boisson par réflexe ; il refusa.
"Je bois pas.
-Jamais ? m'assurai-je.
-Jamais. Ça fait plus de deux ans que j'ai pas touché à une goutte d'alcool.
-Ton travail ?"
Il opina.
"C'est contraignant... Mais si t'aimes ce que tu fais, j'imagine que ça vaut le coup.
-J'aime beaucoup ce que je fais."
Je souris légèrement.

"J'veux pas te l'cacher," repris-je plus sérieusement.
Il se tendit d'un coup ; je pouffai.
"C'est pas des trucs terribles de mon passé, détends-toi. Tu sais tout ce que tu dois savoir déjà. C'est pas ça... c'est délicat mais pas... pas comme ça..."
Je me grattai l'oreille avec gêne. Putain, ça devait pas être aussi embarrassant...

"Aomine... Fuck... j'suis pas une merde comme ça normalement..."
Il rit et s'adossa au lampadaire pour me regarder plus en face. J'apportai la bouteille à mes lèvres et ricanai de frustration.
"Tu me plais."
Mes yeux fuyants remontèrent dans les siens.
"Genre vraiment."
Son regard s'agrandit.
"Je... em, je sais que tu cherches rien et tout, repris-je. J'aime pas cacher des trucs, c'est tout. J'avais besoin que tu l'saches, mais... on peut continuer comme ça, j'attends rien de toi. Juste des bons moments."
Il eut un petit sourire gêné.

"Euh... J'm'attendais pas à ça...
-Je sais, soupirai-je. J'veux pas que ça change entre nous.
-Ça a pas de sens... Comment tu peux rien vouloir changer ?"
Je fronçai les sourcils, comme s'il était énervé... Je ne le connaissais pas assez, définitivement.
"Parce que j'aime notre relation comme ça, répondis-je. J'ai juste envie que tu le saches. Comme ça j'ai pas de regrets et j'peux passer à autre chose. J'suis pas un mec compliqué..."
Il acquiesça, comme s'il prenait le temps d'avaler l'information. Bien sûr qu'il ne l'avait pas vu, même si c'était évident... Il ne l'imaginait même pas. C'était un homme sérieux... si sérieux que son travail passait avant tout. Il ne pouvait pas avoir quelqu'un...

Mais d'un autre côté, je n'étais pas aveugle non plus. Jamais quelqu'un ne m'avait plu sans que rien ne soit réciproque. J'aimais sa façon de s'intéresser à moi, son inquiétude pour un passé qu'il ne pouvait comprendre, ses tentatives d'être plus ouvert pour accepter... Tout cela m'avait plu tout autant que le reste. Ce n'était même pas vraiment le sexe, juste une attitude générale, un ressenti inqualifiable lorsque nous discutions.

J'étais tombé dans les filets de son refus catégorique, dans les mailles de sa proximité amicale... Je savais que je me faisais piéger. Mais quand le piège a ce goût mentholé de fraîcheur et de frisson, d'acide et de passion, comment faire le choix délibéré d'y échapper ? Pourquoi le faire ? Ce ne serait pas la première fois que je me brûlerais... et si je n'apprendrai jamais à apprécier cette morsure humiliante, je n'hésiterais pas à la subir pour souffrir tous les frissons de délice qui la précèderaient.

"Ouais, ok. Je... C'est assez flatteur, ça fait longtemps que personne m'a dit ça."
Ma vue s'éclaircit, à nouveau fixée sur lui. Lui uniquement...
"Ah ouais ? Ça m'étonne...
-Tu me connais pas assez, c'est tout. Je peux être assez insupportable.
-Je sais, j'aime ça."
Il rit. Il rougissait maintenant... Tant mieux... Je ne voulais pas de cette gêne de non-dits entre nous. Celle-ci était beaucoup plus saine.
"T'es con."
Je haussai les épaules.