Prologue.

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Jour deux avant la première nuit. - Liyana.

Prologue.

Crown - 03h49.

La nuit devait tourner aux alentours de trois heures du matin. Il ne restait plus que quelques heures avant que mon téléphone ne se mette à vibrer pour m'indiquer qu'il était le moment de se réveiller.

Enfin, ça c'était avant qu'il ne décide de s'éteindre par manque de batterie. Et ce n'est pas comme si Lettie et moi avions pour objectif d'y prêter attention.

Je regardais ma meilleure amie façonné un trait de cocaïne avec sa carte sur le distributeur de PQ des chiottes. Elle se penchait en avant pour la renifler tandis que je vidais mon verre d'alcool.

Une fille tapait contre la porte rose des toilettes.

" — Bougez vous de sortir, y en a qui attendent ! "

Je l'ignorais pour me pencher à mon tour vers le distributeur. Je bouchais l'une de mes narines pour tout aspirer. Au même moment, Lettie donna un coup de pied dans la porte.

" — Va voir ailleurs, bouffonne. "

Je me redressais et balançais ma tête en arrière en éclatant de rire. Lettie se tournait vers moi, le sourire aux lèvres.

" — Je vais appeler la sécu' si vous sortez pas ! "

Je m'essuyai la narine pour être sûre de ne pas laisser de trace et la blonde rangea sa drogue dans son soutien-gorge. Elle ouvrit la porte et poussa la fille de son passage pour nous laisser sortir.

" — C'est ça, appelle le pour voir. "

Ma meilleure amie attrapa ma main et m'entraîna avec elle en dehors des toilettes. Les néons lumineux de la boîte m'éblouissaient, je sentais ma tête tourner, mes jambes tituber, et étrangement je me sentais bien.

Lettie m'emmenait au milieu de la piste, où nous reprenions notre danse comme si nous n'avions jamais arrêté, sauf que cette fois-ci, on était morte de rire toutes les deux.

Nous étions concentrées sur la musique qui battait son plein, m'affligeant d'horribles migraines tant l'intensité des basses me détruisaient les tympans depuis plusieurs heures.

Lettie était complètement déchirée, ses jolies bouclettes blondes étaient complètement défaites par la transpiration et la chaleur. Elle ne cessait de rire sous mon nez en essayant de me tripoter tant bien que mal. J'essayais de l'empêcher de faire glisser ses doigts sur mon corps mais l'alcool qui me montait à la tête mélangé à la drogue m'obligeait à rire sous ses caresses chatouilleuses.

On se déhanchait l'une contre l'autre, lassées de tous ces hommes qui ne cessaient leurs vas et viens contre nous. Elle collait tellement son corps au mien qu'à plusieurs reprises j'eus peur que ses lèvres glissent sur les miennes.

" — Je vais nous chercher un verre ! tenta-t-elle d'articuler en me postillonnant à la figure, ce qui nous procure un fou rire incontrôlable.

Non, je crois qu'on devrait se calmer !

Mais non ! "

Elle s'éloignait à travers la foule de gens en jouant des coudes et je me retrouvais seule au milieu de la piste. L'alcool brouillait mon esprit, je n'arrivais plus à réfléchir ni à penser. Je n'entendais que la musique d'un groupe célèbre faire vibrer les murs de la boîte et résonner dans mes oreilles.

Mon cœur battait si fort et ma tête tournait tant que j'avais l'horrible impression de m'évanouir. J'aimais cette sensation. Celle où j'étais beaucoup trop déchirée pour penser à ma vie de merde. Où je me concentrais que sur ce que je ressentais. J'avais la sensation de mourir lentement à petit feu.

Last Night Sober.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant