35 - Vengeance.

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Quatre-vingt-deuxième nuit. - Liyana.

J'étais épuisée. Cela devait faire deux jours que j'étais enfermée ici. La faim et la soif me tiraillaient le ventre et je commençais à doucement perdre espoir.

Je commençais à croire qu'Isaï n'allait jamais venir me sauver, et que j'allais mourir ici. L'idée qu'il puisse venir risquer sa vie pour moi me paraissait soudainement très stupide.

J'étais épuisée, j'avais besoin de sommeil mais il m'était incapable de m'endormir dans ces conditions.

Le roux était adossé au mur de la pièce dans laquelle je me trouvais. En journée, cette endroit devenait une fournaise. Or, la nuit, j'avais la sensation de me trouver en Antarctique. Je risquais de mourir sous les changements radicaux de température mais cela semblait l'indifférer.

" — Si d'ici demain il n'est toujours pas là, on sera obligés de nous débarrasser de toi. "

Déjà ? J'aurais voulu le supplier de me laisser partir, lui promettre de ne rien dire, mais je n'en avais pas la force, et j'étais persuadée qu'aucune de mes promesses et de mes supplications ne l'atteindraient.

Il s'approcha de moi. Ses doigts glissèrent le long de mes courbes. Je ne pus réprimer un frisson de dégoût.

" — Tu es devenue bien silencieuse par rapport au début.

S'il te plaît.. chuchotais-je faiblement. "

Il se releva, sans me laisser le temps d'ajouter quoi que ce soit.

" — Je t'apporte de l'eau. Ce serait bête que tu crèves déjà, j'ai pas fini de m'amuser avec toi. "

Plusieurs minutes s'écoulèrent avant qu'il ne revienne, une bouteille à la main. Il m'aida à me redresser et recoiffa mes cheveux en arrière d'un geste doux.

" — Bois pas trop vite. "

J'étais bien trop épuisée pour me battre et lui arracher le plastique des mains. Alors je le laissais m'aider et apporter le goulot à mes lèvres.

Ses yeux noisettes m'observaient, une série d'émotions indéchiffrable les traversant. Est-ce qu'il se rendait compte de ce qu'il était en train de faire ? Est-ce que la culpabilité lui tailladait le ventre ?

J'entendis le son lointain d'une voiture faire vibrer le vitrage de la fenêtre. Le roux, lui, ne sembla pas le remarquer, trop occupé à ranger la bouteille dans un coin de la pièce.

Pour moi, ce bruit était un simple signe d'espoir. Il signifiait qu'il y avait du passage, que je n'étais pas si reculée de la civilisation et que peut-être, si j'hurlais assez fort, on pouvait m'entendre.

Isaï n'était peut-être pas ma seule issue de secours.

" — Qu'est-ce que tu regardes ? "

Je sursautais, reportant rapidement mon attention sur lui.

" — Rien. Rien du tout. "

Il plissa les yeux, suspicieux, mais n'ajouta rien.

Il sortit un paquet de cigarettes et en alluma l'une d'elle. Au même moment, le chauve entra dans la pièce, suivi d'un garçon à peine plus jeune que lui.

" — Je lui ai redonné des forces, vous avisez pas de la toucher ou de lui faire quoi que ce soit. Surveillez-la. C'est tout ce que vous avez à faire. "

Max me lança un dernier regard avant de disparaître, me laissant seule avec les deux hommes. Ma gorge se noua tandis qu'ils m'observaient de haute en bas. Ils ressemblaient à des prédateurs affamés. Quant à moi, je devais ressembler à une proie sans défense et apeurée.

Last Night Sober.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant