27 - Réconfort.

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Soixante-cinquième nuit. - Liyana.

Je m'inquiétais pour Isaï. Même s'il agissait normalement et faisait comme si sa petite crise d'angoisse n'avait jamais eu lieu, je ne pouvais pas m'empêcher de m'inquiéter.

Je n'avais jamais autant paniqué qu'en entendant le son de sa voix, hier. Le sentir trembler entre mes doigts, l'entendre respirer avec autant de difficulté.

En haut des escaliers, au moment où la porte de la cave s'était refermée, il s'était détourné si vite de moi que je n'avais même pas eu l'occasion de lui demander si ça allait. Il s'était enfermé dans sa chambre jusqu'au lendemain matin. Et, le lendemain matin, il avait agit comme si tout allait bien.

Avec Isidora et Luiza, on avait réussies à remonter ce foutu barbecue et à lui donner un coup de propre.

Et malgré les efforts physiques que ça m'avait coûtée, ça ne m'avait pas empêché de cogiter toute la nuit. Je n'avais cessé de me remémorer la scène tant j'en avais été bouleversée. C'était désagréable. C'était bien la première fois que je me sentais aussi mal pour quelqu'un.

Mes yeux me brûlaient et réclamaient une sieste que je ne pouvais leur accorder.

Toute sa bande de pote était là, à rire, à boire, à manger.

J'étais au bord de la piscine, les pieds dans l'eau, en pleine discussion avec une fille.

" — En bref, Vinnie est resté accroché au grillage, du coup on a dû appeler les pompiers et on a quand même finit au comico pour infraction. "

Je ne pus retenir mon rire en imaginant la scène. Elle me proposa son joint, et même si je sentais que mon cerveau en crevait d'envie, je le refusais.

" — Mais ça, c'était après que Rei' soit parti. Avant, c'était mille fois plus drôle. Faut dire que le groupe en a prit un sacré coup quand il s'est barré. "

Nos regards glissèrent sur Isaï, en train de faire griller des merguez tout en riant avec Vinnie.

J'avais tellement envie de lui parler que mes doigts m'en brûlaient. Mais c'était lui qui me fuyait. Et malheureusement, j'avais trop d'égo pour poursuivre quelqu'un.

" — Puis, bon, maintenant on a tous grandi et on a plus l'âge pour faire ce genre de conneries.

Elle est déprimante, votre conversation. s'incrusta une voix. "

Je me pétrifiai alors qu'Ana se glissait entre nous deux. Je n'avais jamais eu l'occasion de lui parler, et la seule fois où je l'avais vue, elle avait été scotchée à Isaï comme une sangsue.

" — Liyana, c'est ça ? Rei' m'a parlée de toi quand on s'est vus, la nuit dernière. T'es encore plus belle que ce qu'il racontait !

Merci. "

J'essayais de camoufler la jalousie qui naissait en moi. Merde, je n'avais aucune raison d'être jalouse, c'était ridicule. Mais savoir que c'était son odeur que j'avais senti faisait naître en moi un sensation horrible.

" — Alors ? Il est comment ?!

Comment ça ?

Bah... C'est un bon petit ami ? J'ai toujours pensé qu'il allait finir sa vie seul et grincheux et que personne ne serait apte à l'aimer. "

Mes sourcils firent un mouvement étrange, ne sachant pas s'ils devaient se froncer ou se hausser.

" — Mais, tu es pas amoureuse de lui ? j'osais lui demander. "

Last Night Sober.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant