Chapitre 52

211 23 3
                                    

┏━°⌜ Pov 1ère personne ⌟°━┓

Je n'avais pas vraiment réfléchi avant d'accepter de le suivre. Gun nous avait d'abord conduit dans un café pour prendre une boisson à emporter, avant que nous ne marchions jusqu'au parc le plus proche pour trouver un banc où nous asseoir.

"Je te remercie d'avoir accepté de me parler." Je suis restée silencieuse un moment, mon café maintenant vide posé à côté de moi et les yeux baissés sur mes mains.

Intérieurement, j'étais toujours réticente à l'idée d'avoir une véritable conversation en tête à tête avec lui mais, après notre rupture brutale, il fallait bien qu'on s'entretienne pour mettre les choses à plat.

"T/P..-" J'ai tendu la main vers son visage, essuyant doucement le restant de sang qui entachait sa peau.

"Je suis désolée... Pour ce soir-là... Je me sentais trahie d'une certaine manière et je ne t'ai pas laissé parler." Je lui ai adressé, pour la première fois depuis de longues semaines, un mince sourire.

"Ça va. Je suppose que si les rôles avaient été inversés, j'aurais eu une réaction similaire à la tienne." Il a marqué un temps d'arrêt, m'observant silencieusement avant de poursuivre.

"Tu as perdu du poids... Tu sembles également plus fatiguée... Tu ne négliges pas ta santé, n'est-ce pas ?" J'ai secoué la tête.

"J'ai repris l'entraînement, encore plus sérieusement qu'avant, c'est tout. Et puis, tu n'es pas très bien placé pour me faire des remarques, je peux voir d'ici que tu as des cernes."

"Tu n'as pas tord. Comment vont Hana et Eunji ? Ils ne te posent pas trop de problèmes ?" Il ressemblait à un père prenant des nouvelles de ses enfants.

"Ils vont bien, ils ont un peu grogné contre toi après m'avoir vue pleurer mais ça va mieux." Gun a haussé les sourcils, surpris par ma dernière information.

"Tu as pleurer pour moi ?"

"Pourquoi as-tu l'air étonné ? Beaucoup, j'étais un vrai gâchis alors que j'étais celle qui avait mis un terme à notre relation." Avec hésitation, il a posé sa main sur la mienne et, en voyant que je ne m'éloignais pas, il a entrelacé nos doigts.

J'ai souri tristement à la vue de nos deux mains reposant sur ma cuisse. C'était une sensation à la fois familière et très lointaine. La chaleur de Gun me manquait mais j'avais la certitude qu'elle disparaîtrait à nouveau à la fin de la journée.

"Parfois, je regrette ma réaction, non... En fait, je le regrette souvent. Pourtant, je ne peux m'empêcher de croire que j'ai pris la bonne décision."

"Tu n'as rien à regretter, tu as fait le bon choix même si... J'aurais aimé pouvoir te dire le contraire. Tu sais... Je t'ai aimé dès l'instant où mes yeux se sont posés sur toi." J'ai presque ri en me rappelant l'avoir pris pour un type louche le soir où il était entré pour la première fois dans le café où je travaillais.

"Tu me l'as déjà dit, je m'en souviens. J'avais eu un peu peur ce soir..-"

"Pas dans le café, ce n'était pas la première fois." Je l'ai fixé dans l'incompréhension, si je l'avais rencontré auparavant, je suis sûre que je m'en serais rappelée.

Il a fouillé sa poche pour en sortir son portable puis, il a rapidement cherché quoi qu'il veuille me montrer. Lorsqu'il s'est arrêté, il a souris à l'écran avant de déposer son portable dans ma main gauche.

"C'est... C'est moi..." C'était une photo de moi, une sublime photo.

"Le jour de ton entretien d'embauche au café... Je m'en rappelle comme si c'était hier. Tu es sortie de ce café avec ce sourire ravissant avant de traverser sur le passage piéton dans ta jolie robe blanche. Tu étais sublime et j'ai tout de suite voulu savoir qui tu étais, je ne t'avais jamais vue à Séoul.

Au début, je pensais que je te trouvais simplement attirante. Après m'être arrêté à plusieurs reprises devant le café dans lequel tu avais été embauchée, j'ai trouvé le courage de descendre de ma voiture pour t'aborder." J'étais trop abasourdie pour dire quoi que ce soit de censé.

"En apprenant peu à peu à te connaître, j'ai réalisé que ce n'était pas que de l'attirance, tu me plaisais sincèrement, c'est toujours le cas. Je te l'ai jamais assez dit, mais je t'aime T/P." J'ai pris une profonde inspiration, essayant de retenir mes larmes.

"Tu es une petite amie modèle, il n'y a pas de doute. Tu es d'une douceur sans pareille, toujours à faire attention à moi et à me montrer que je suis le seul qui compte, tu travailles dur et tout ce que tu as, tu le mérites. Je me considère comme un homme chanceux, chanceux d'avoir pu croiser ta route."

"Gun... Pourquoi est-ce que tu me dis toutes ces choses..?" S'il voulait me voir pleurer, il était sur la bonne voie.

"Parce que je veux que tu les entendes. Aujourd'hui, je ne suis pas l'homme qu'il te faut alors tu as bien fait de rompre avec moi, j'aurai été incapable de me résoudre à le faire."

"Tais-toi..." Ma voix s'est brisée et les larmes que je tentais désespérément de retenir ont finalement pu couler librement.

Gun a lâché ma main pour saisir mon visage et essuyer mes larmes. Ses sourcils étaient froncés, son expression reflétant la douleur qu'il souhaitait tant dissimuler.

"Ces larmes, je ne les mérite pas, T/P... Je ne suis pas encore un homme digne de toi, de tes sourires et encore moins de tes larmes. Je deviendrai celui qu'il te faut, je ferai les efforts mais il me faudra du temps."

"Tu es tellement... Égoïste..."

"Je ne te demande pas de m'attendre, jamais je n'aurai la prétention de te faire une telle demande après t'avoir blessée comme je l'ai fait. Sors et amuse-toi, même si c'est avec d'autres hommes. Peu importe combien il pourrait y en avoir, je reviendrai vers toi, car il n'y aura jamais personne d'autre que toi à mes yeux, et je serai le dernier."

J'avais envie de vomir alors que je m'accrochais à l'avant de sa veste, les épaules tremblant et sursautant en raison de mes sanglots. Je comprenais mieux cette discussion, c'était celle qui m'était le point final à notre histoire, du moins... Pour le moment.

"Moi aussi... Moi aussi tu m'as plu au premier regard, Gun..."

Il a ouvert la bouche avant de la refermer l'instant suivant, puis... Il a écrasé ses lèvres contre les miennes. Un dernier baiser, un long au revoir entre deux amants déchirés, un baiser qui contenait tous les non-dit.

My Kind ; LookismOù les histoires vivent. Découvrez maintenant