Ne regarde plus jamais... Derrière toi

Chapitre 1 - Il était une fois : dimanche 6 juin 1999

Le 13 octobre 1998, ma mère donnait le plus beau cadeau qu'elle ne pouvait jamais donner à mon père : une photo de son échographie.
On y distinguait à peine, l'ombre infime d'un être vivant, ce petit être enroulé et bien au chaud dans le ventre de sa maman. Ce petit être, vous l'aurez compris, c'était moi : Maryan.

Bonjour maman, bonjour papa, c'est moi, on ne se connaît pas encore, vous me distinguez, mais moi non, et pourtant vous m'aimez déjà tellement. Et moi aussi.

Imaginez vous, recevoir comme cadeau d'anniversaire une photo de l'échographie de votre enfant. Imaginez alors la réaction que mon père a dû avoir en la voyant. Mais imaginez aussi, et surtout, la réaction de ma mère quand elle a su qu'elle était enceinte d'un petit garçon.
Et si on veut pousser le bouchon un peu plus loin, imaginez enfin, la réaction de mes grands-parents. Ils m'idéalisaient tellement.

Ma grand-mère, Sylviane, mère de ma mère, n'attendait que de voir le bout de mon nez sortir du ventre de sa propre fille. Quant à mon grand-père, Claude, père de mon père, j'étais tellement attendu que ma chambre était prête peu de temps après l'annonce que ma mère ne soit enceinte.

Il en était de même pour ma seconde grand-mère, Josianne, que l'on surnommait Zoé, qui comptait les jours avant l'accouchement de ma mère.

Du côté de mes parents, j'étais un aboutissement, une preuve de leur amour, de leur engagement mutuel, une fierté. Le futur héritier de la famille était très attendu. Et je pense d'ailleurs que mon arrivée allait changer la vie de beaucoup de personnes.

Tellement attendu, que ma mère avait commencé à remplir un livre, surnommé « album de bébé » où elle y mettait toutes ses expériences durant sa grossesse.

L'année 1999 était inaugurée.
Malheureusement, elle débutait d'un goût amer, trop amer. Le 6 janvier 1999, mon grand-père paternel, Claude, décède dans son sommeil d'une mort naturelle. Ainsi, ce monsieur, qui m'admirait tant, ne me verra pas... Nos regards ne se rencontreront jamais. Éternels regrets.

Un sentiment de peine se ressentait donc comme première impression de cette année, marquant la dernière année du millénaire, celle qui devait marquer ma naissance. Il n'y avait, je pense, rien de pire pour débuter une année, que de perdre un être proche.

Finalement, cinq mois plus tard, ma mère donnait naissance à ce garçon.
Mon père et ma mère avait déjà choisi le prénom que j'allais porter.

Issu de la fusion de Magali et de Florian, prénom d'origine bretonne qui signifie « né de la mer », ils ont choisi le prénom : Maryan.

Maryan Mauny, né le dimanche 6 juin 1999 à 4h45 du matin à la maternité du Mans, en Sarthe.

Pour la première fois, je sentais mon cœur battre, tandis que ma mère l'avait déjà senti battre 21 jours après son échographie, c'était le début de ma vie.