Chapitre 1:Le début du voyage

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  Le train entre en gare et je ne sais pas vraiment comment me sentir. L'excitation est mélangée à l'appréhension. Les gens changent en dix ans. Et si tout était différent maintenant? Je regarde mon téléphone. Il n'a pas répondu à mon message. D'ailleurs il n'a répondu à aucun de mes messages cette semaine. Je commence à douter. La boule dans mon ventre grossit. J'ai du mal à respirer. Soudainement j'ai envie de partir en courant. J'attrape furtivement ma valise, quand une sonnerie me ramène à la réalité. Mes mains tremblent pendant que j'essaie d'ouvrir le message. Quatre mots, juste ça, mais ils ont suffit à faire disparaitre tous mes doutes.

Hâte de te revoir!

Je fixe mon téléphone quelques secondes encore, je respire à nouveau.

    167,168...je continue d'avancer,180,181...encore quelques mètres. Je lève une dernière fois         la tête pour apercevoir le numéro 195.Je pousse ma valise sous le siège et je m'assieds. Les       passagers continuent d'entrer. J'aime observer leurs comportements et imaginer ce qui les   amène dans ce train. Ce vieil homme a les sourcils froncés, il porte une mallette et progresse à   pas pressés, sans vouloir m'avancer je dirais qu'il prend tous les jours ce train pour travailler, la   routine, aussi terrible soit elle. Cette famille affiche un grand sourire, la mère est concentrée sur   ses billets, les deux filles la bousculent, elle pousse un souffle d'agacement, le père forme un   rictus sur son visage avant de poser une main aimante sur l'épaule de sa femme. Ils ne sont   certainement pas habitués à ce voyage. L'inconnu fait peur mais il est aussi source des plus   beaux rêves. Si mes émotions avaient un visage, il ressemblerait à ceux de  cette   famille.

   Je n'avais pas remarqué que le train avait redémarré. Je ne peux retenir mon contentement   quand  je vois que personne n'est assis à mes cotés. J'ai grand besoin de tranquillité. Une voix     nous souhaite la bienvenue, annonce le prochain arrêt ainsi que la destination finale: Paris. À     l'entente de ce mot, je sais que je suis parfaitement là où je dois être. Je prends les écouteurs   dans ma poche. Je défais doucement les nœuds, ça me détend. Je cherche une musique dans     ma playlist et j'enfonce les écouteurs dans mes oreilles. C'est maintenant que le voyage     commence  réellement car il ne commence que quand notre tête quitte cet endroit dépourvu   d'imaginaires, notre Terre.

     Le train freine et je me réveille en sursaut. Je viens de dormir plus de deux heures sans m'en     rendre compte, du moins si on ne compte pas les fois où j'ai entre ouvert les yeux pour relire le   message. Je n'ai rien pour me repérer, juste ces mots. Un bruit étrange dans ma valise réveille   tous mes sens. Je la soulève et la pose sur la tablette devant moi. Je respire un grand coup     avant de l'ouvrir. S'il est cassé je ne me le pardonnerais jamais. Les battements de mon cœur   ralentissent quand je vois qu'il n'a rien. Mon appareil photo est parfaitement en sécurité dans   sa pochette. Comment ai-je pu en douter? Je m'apprête à le ranger mais je ressens soudain   l'envie de parcourir les photos qu'il contient. La galerie est essentiellement composée de   paysages, villes ou campagnes, peu importe, tant que la luminosité est bonne. Je ne prend   jamais les gens en photo, j'ai du mal à capturer leur essence, excepté pour une personne. Son   visage est composé de tellement d'émotions contradictoires. Si un peintre devait faire son   portrait ,il n'aurait jamais toutes les couleurs nécessaires. En défilant les photos, je n'ai jamais   l'impression de voir la même personne. C'est assez perturbant et fascinant à la fois. Je sais que   c'est du à beaucoup de choses que je ne peux pas expliquer, d'ailleurs personne ne le peut.   Mais le changement incessant de couleur de cheveux est sans doute l'une des causes     principales. Il est passé par le brun, le noir ,le blond, le roux, le bleu...Je ne peux pas toutes les   citer. J'ai même oublier de quelle couleur était ses cheveux naturels. Quand je le reverrai, il   aura surement une autre coloration. Au début, j'aurais du mal à apprécier. Puis après quelques   temps, je penserais que c'est l'une des meilleures décisions qu'il ait prises, que ses yeux n'ont   jamais été plus beaux.

    Je regarde ma montre. Il ne reste plus que 20 minutes avant que le train arrive à Paris. Je     ressens les mêmes choses qu'à la gare, mais cette fois je ne peux plus fuir. Je culpabilise, je me     sens piégée alors que j'ai attendu ce moment pendant 10 ans. J'ai peur de ce qu'il se passera     quand l'attente sera terminée. Est-ce que tout se passera comme je l'ai imaginé, ou est-ce que       mes illusions me détruiront quand je découvrirai que l'histoire n'est belle que dans notre tête?  Je profite des derniers instants de ce voyage. J'essaie de garder en mémoire les odeurs, les     bruits, les visages . Je ne veux pas oublier.15 minutes, je me sens un peu mieux.10 minutes,   mes  jambes tremblent, je ne peux pas les retenir.5 minutes, je veux ralentir le temps.12:43,je   suis paralysée, impossible de faire quoi que ce soit, je suis coincée bêtement sur ce siège.
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J'ai cette histoire dans ma tête depuis quelques temps et je suis très contente d'avoir commencé à l'écrire.
Je sais que je participe lentement à mon rêve et qu'est ce que ça fait plaisir!!
J'espère que vous avez apprécié ce chapitre autant que j'ai aimé l'écrire.
Je ne sais pas encore à quel rythme je vais publier les chapitres.
Alors à très bientôt !(haha)<3

Lilly⚜️

EffigieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant