Voix florale

9- Pensée

À l'abord d'un sentier, à l'ombre des arbres, Cyno se décida à ouvrir la lettre. Bien qu'il attendait toujours avec impatience les nouvelles de l'Amoureux des Fleurs, il avait attendu quatre jours pour déchirer cette enveloppe et en sortir la feuille jaunie.
Le grand général Mahamatra avait peur des mots, des pensées que refermaient ces lignes. Peur de ne pas avoir été compris, de se trouver encore plus seul que seul.
D'un pas décidé, il marchait à travers la forêt d'Avidaya en parcourant la belle écriture manuscrite de son correspondant.

« Penser, pensées, pensée. C'est ce que je t'envoie par cette fleur délicate, ce sont les miennes que je t'offre sur ce papier tout aussi délicat.

J'aime ta définition de la Beauté et j'ai la même. Te sens-tu déjà moins seul ? J'ajouterai en plus de cela que je te trouve Beau Cyno. Te sens-tu spécial ?

Il n'y a pas de raison qu'un jour, « offre-toi à moi » ne sois pas utiliser dans tous les sens du terme. À moins que je ne parviennes pas à te séduire comme je le souhaite... Et j'en doute.

Qu'entends-tu par « Ne me laisse pas indifférent... Loin de là ? » J'aimerai beaucoup lire ce que tu ressens... Ça m'a l'air très... Profond.

Pitié, bien que vous ne soyez pas tendre avec les pécheurs, faites une entrave pour moi... J'ai le genou ployé, rappelez-vous.

Je t'offre une pensée, je t'offre mes pensées en réponse à ta différence. Tout d'abord, merci de t'être confié à moi par le biais des ancolies. J'aime quand tu utilises la voix florale d'une manière si profonde.
Les pensées, je parle ici des fleurs, ont de multiples significations (à bien y réfléchir, nos pensées aussi). Elles offrent l'amour, l'amour que je te porte car oui Cyno, je t'aime. »

Et Cyno savait que ce n'était pas le vent qui faisait naître une douce chair de poule sur sa peau halée.

« Elles offrent aussi le souvenir, la nostalgie et la persévérance. Le souvenir parce que moi aussi, je suis passé par là et que jusqu'à maintenant, tu ne comprenais pas ma façon de voir les choses. Comme tu l'as dit, tu n'imposais pas ce que tu pensais, seulement tu passais par dessus ce que moi je te disais.
Maintenant c'est différent et c'est un énorme indice pour trouver mon identité.
Nostalgie parce que je me souviens de l'incompréhension dans ton regard et, même si tu refusais de voir comme moi, ta curiosité à mon égard.
Persévérance pour toi, Cyno. Ne te laisse pas écraser par les façons de penser des autres autour. Tu es ton propre chef, tu penses ce que tu souhaites, que ce soit juste ou non.
Que tu es tué ou non, mon regard sur toi ne change pas. Tu fais partie de cette matrice que l'on appelle vie et le Monde de Teyvat n'est pas tendre bien qu'il soit magnifique.