Quelques minutes plus tard je descendais les marches du large escalier qui donnait sur le grand hall.
Lyrian ne put se retenir de m'exprimer son admiration en ouvrant grand la bouche dès que mon père eut le dos tourné, bien qu'il m'ait vu quelques instants plus tôt. Je dus tout de même lutter pour réprimer le sourire qui me montait aux lèvres.
Arrivée aux dernières marches, mon père me tendit son bras que je ne pouvais refuser dû à la présence de tous les aristocrates de notre assemblée qui s'apprêtaient a assister à ce tournoi aux tribunes d'honneur près de nous.
Mon père se mit entre Lyrian et moi, qui avait proposé de nous accompagner jusqu'à nos sièges, et nous nous mîmes à marcher en leur direction, à travers les jardins et en direction de l'arène.
Il faisait si beau que je crus que le soleil saurait apaiser tous mes maux avant même d'arriver à mon siège pour en retrouver de nouveaux.
— Avec tous les efforts fournis ces dernières années, permettez-moi, votre majesté, d'avoir une certaine confiance que d'autres ne pourront se permettre d'acquérir lors de ces combats.
Lyrian avait ce ton arrogant, même agaçant certaines fois, et qui était pourtant l'une des raisons pour lesquelles je me laissais tomber dans ses bras durant ces deux dernières années.
Rien de sentimentale entre nous, juste assez pour me permettre de me sentir réconfortée dans son étreinte. Et ce statut s'avéra être particulièrement et respectivement bénéfique.Mon père, lui, appréciait les gens qui pouvaient lui tenir tête, mais certainement pas ceux qui sous-estimez ses compétences à maintenir le respect. C'était une de ses règles que je dus apprendre à mes dépends.
Mon père sourit, de ce sourire qui avait la particularité de me glacer le sang, même après tant d'année passées à y être confrontée.
— Mon cher Lyrian, rappelez-vous donc de ce que j'avais entretenu avec vous.
Même si leur discussion ne me concernait certainement pas, j'avais horreur de me sentir exclue d'une conversation à laquelle j'étais pourtant présente.
Et c'était exactement ce que tentait de faire le roi.
— Je pense que Lyrian a toutes les justifications de se sentir confiant. Il a fait des progrès fort rapides contrairement à ses camarades et rivaux d'aujourd'hui.
Visiblement aucun des deux ne s'attendait à mon intervention dans le dialogue qu'ils échangeaient, mais moi aussi j'étais présente, et j'avais même un avis à faire connaître. Alors, pourquoi m'en priver ?
Mon père se contenta de me toiser, d'un regard quelque part situé entre le mépris et l'ennuie. Je ne pouvais distinguer si mon opinion l'avait lassé, ou au contraire intriguée sur les raisons qui m'avaient poussées à l'exprimer.
Lyrian à son tour, profita d'un moment d'inattention du roi pour me lancer un clin d'œil. Le fait de devoir cacher cet intérêt mutuel avait rendu les choses nettement plus excitantes entre nous.
Arrivés à nos sièges, où l'assemblée s'exaltait déjà sur les combats à venir, Lyrian prit congé et se dirigea vers l'arrière de l'arène, il devait terminer sa préparation avant son entrée.
Mon père, dont le siège était particulièrement proche du mien, se pencha vers moi.
— La foule et l'assemblée se languissent de voir l'ampleur de la magie que leur princesse se dit posséder.
La magie souveraine, le poison que tous les dirigeant des ombres et des lumières partageaient avec leurs descendances royales. Et pourtant, ce même poison que mon père désirait plus ardemment que sa propre vie, les terres du sud d'Ordyte avait décidé de ne laisser consumé que sa seule et unique héritière.

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Duality
FantasyÊtre libre, c'était tout ce à quoi Seyrsnis, princesse des ombres, aspirait. Se venger, c'était tout ce à quoi Deen, soldat des lumières, se destinait. Leurs quêtes étaient claires, pourtant les sentiments nouveaux qu'ils ressentent et les acteurs...