Vêtu de mon nouvel uniforme de sergent en chef, je patientais dans le grand hall du palais avec une impatience que je peinais à cacher.
Cinq années d'attente et de travail s'étaient écoulées avant que je puisse me trouver ici.
Les murs de ce grand hall, étaient recouverts d'or et de pierres précieuses. Des dessins d'arabesques s'étendaient sur les quartes murs qui m'encerclaient, et ils rejoignaient tous le plafond où se trouvé le cœur du dessin.
Cette fleur.
La même qu'on avait tous sur nos peaux, au sein de leurs murs, elle était peinte en rouge.
D'un rouge si foncé qu'à la première observation je crus noir, l'encre qui s'étendait sur leur peau était-il de cette même couleur ?
Je me rendis compte qu'associés cette couleur au doré de leur palais était un assortiment plutôt bien choisi.D'un pas imposant, le roi descendait les marches de l'escalier devant lequel j'étais cloué depuis qu'on m'avait demander d'attendre ici.
Sa présence me faisait frissonner et je me rendis compte que c'était sûrement lui que je redoutais le plus dans l'exécution de ma mission.
Sa silhouette était mince et élancée, le noir profond de ses cheveux satinés leur apportés, sous cette lumière, des reflets bleu. Sa peau était lisse et sa pâleur me permettait de suivre les routes que ses veines empruntées à travers son cou et son visage. Ses yeux, dont la noirceur m'empêchait de différencier facilement ses pupilles de ses iris, apportaient un aspect funeste à son apparence. Il représentait bien son royaume de cruauté.
Et pendant qu'il s'approchait de plus en plus vers moi, il sourit, d'un sourire qui apportait davantage de froideur à son visage, la blancheur de ses dents, parfaitement alignées, que venait de révéler cette expression me glaça le sang.
Les contrastes de la pâleur de son visage et du noir de ses cheveux et vêtements, lui donner un aspect aussi impeccable que redoutable.
Je me demandais quel âge il devait avoir, et, surtout à quel âge avait-il eu sa fille, il paraissait tellement jeune que vingt années ne les séparaient peut-être même pas.
Lorsqu'il arriva à mon niveau j'étais convaincu qu'au sein du royaume c'était lui dont les actes me terrifiaient tout autant que l'apparence, et j'étais sûr qu'il l'avait perçu à travers mon regard mon enchaînement de pensées.
Je plaquais ma main contre ma poitrine et m'abaissais vers l'avant.
— Sergent Deen Spriar, à vos ordres votre Altesse.
Il déposa sa main sur mon épaule.
— Vous pouvez-vous dispenser d'obligations pour ce soir, je vous ai convié à notre table pour vous récompenser des exploits que vous avez réalisé au cours de ce tournoi, me dit-il d'un air presque égayé.
Je ne parvenais pas à savoir si je devais prendre au sérieux ses paroles, dans le doute, je restais encore un moment dans cette position inclinée.
— Et c'est avec beaucoup d'honneur que je me joins à vous, ce soir, répondis-je.
Enfin, Lyrian fit irruption dans la pièce et l'attention du roi se détourna vers lui.
Et tandis qu'il me tournait le dos, j'aperçus le tatouage d'appartenance du souverain des ombres dépassant un peu du col de son veston et s'étalant sur une partie de sa nuque.
Lyrian témoigna le même signe de respect à son roi que moi lorsqu'il remarqua sa présence.
— Je vous demande de m'excuser votre majesté. Je n'ai pu atteindre les exigences que vous et votre fille aviez placés en moi à l'issue de ces duels.

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Duality
FantasyÊtre libre, c'était tout ce à quoi Seyrsnis, princesse des ombres, aspirait. Se venger, c'était tout ce à quoi Deen, soldat des lumières, se destinait. Leurs quêtes étaient claires, pourtant les sentiments nouveaux qu'ils ressentent et les acteurs...