Ces mots résonnaient dans toute la pièce, et la lenteur dans la voix qui les avait prononcées témoignait de leurs préméditations, cette personne était là depuis un moment.
Mon sang se glaça quand je crus reconnaître enfin cette voix, elle me procurait les mêmes sensations qu'à l'intérieur de la lice, c'était celle du guerrier à la chevelure blonde.
Je reculais vers la rangée de casier que je venais de devancer, c'était de là que provenaient les sons.
— Je vous demande pardon ?
Je fis en sorte que ma voix sonne la plus calme possible, mais les battements de mon cœur qui s'accélérait dû à sa présence me trahissaient, et je priais intérieurement pour qu'il ne puisse les distinguer aussi vivement que je le faisais.
— Tout à l'heure dans l'arène, j'ai beau y repenser, je ne comprends toujours pas votre manque de réaction face à ma victoire. Tandis que vous vous étiez montrer fort impliquée tout au long de mon combat.
Il prononça ces mots d'une assurance qui s'attendait à ce que je lui rende compte de mes comportements.
Il risquait d'être vite surpris.
— C'est de ne pas faire l'unanimité qui vous met dans un tel état de tourment ? lui répondis-je d'une arrogance qui surpassait fortement la sienne.
— Seulement quand elle est irrationnelle, me dit-il un sourire narquois scotchés aux lèvres.
— Et bien si ça peut vous permettre de mieux dormir ce soir, je vous affirme que j'ai mes raisons.
J'espérais ainsi mettre fin à cette stupide conversation, mais à ma grande surprise il s'approcha de quelques pas vers moi, et par réflexe, j'en fis deux en arrière.
Ma réaction ne manqua pas de le faire sourire de plus belle. Il portait une tunique que je jugeais trop petite pour lui, elle laissait transparaître des muscles qui pendant le combat avaient été camouflés par l'armure, et comme je le constatais la masse allait avec la force qu'il mettait à ses coups.
— Elles s'appellent Lyrian, c'est bien ça ?
La fossette que j'avais aperçue après le combat avait refait son apparition pendant qu'il terminait sa phrase.
— Comment ? Répondis-je offensée par ses paroles.
Si je m'attendais à plusieurs réponses de sa part ce n'était certainement pas la mention du prénom de Lyrian.
— Vos raisons ? Poursuivit-il comme s'il s'entretenait avec une abrutie. Vous avez peur pour votre amant c'est ça ?
— Par la magie souveraine ! Je vous demande pardon ?!
J'avais peut-être l'air d'une imbécile mais le ton qu'il employait m'empêcher de réfléchir clairement aux propos qu'il insinuait.
— S'il est plus fort, vous n'avez aucune raison de vous inquiéter, mais si ce n'est pas le cas il ne pourra s'en prendre qu'à lui-même, poursuivit-il sans s'arrêter. Et si...
Cette fois c'est moi qui m'approchais de lui, la proximité entre nous l'étonna et le coupa, il me sourit de ce même sourire condescendant qui régnait depuis un bien trop long moment sur son visage.
— Vous savez, avoir la princesse dans sa poche ne le sauvera pas cette fois, me murmura-t-il. Même si je comprends son envie d'en profiter.
Il m'examina de haut en bas. Et mon sang se réchauffa en un rien de temps.
— Taisez-vous, lui dis-je d'un ton bien trop calme pour ce que je venais de lui ordonner. Je pourrais vous tuer seulement pour ces dernières paroles.

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Duality
FantastikÊtre libre, c'était tout ce à quoi Seyrsnis, princesse des ombres, aspirait. Se venger, c'était tout ce à quoi Deen, soldat des lumières, se destinait. Leurs quêtes étaient claires, pourtant les sentiments nouveaux qu'ils ressentent et les acteurs...