Seyrsnis 4

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Si Lyrian pensait que j'allais l'observer bataillait, et ne rien tenter, c'était mal me connaître.

Pour une raison que j'ignore Lyrian était plus confiant que lors de son combat du matin, quant à son adversaire, il avait l'air... Perdu.

Je mémorisais leurs positions, et quand ils se firent face je fermais les yeux.

Je cherchais au plus profond de moi, les colères que j'avais connus, les peines endurées, et la... Douleur.

Était-ce une si bonne idée de me l'infliger à nouveau ?

Non, je ne devais pas penser à la douleur physique qui allait m'envahir dès la fin de l'utilisation de ma magie. Ce n'était jamais un bon moteur.

Je l'avais enduré sans rien en retour si ce n'est la destruction. J'étais plus que prête à l'endurer cette fois pour acquérir le peu de liberté qu'on m'avait promis. Que je m'étais promis.

Les balades à cheval, les sorties en dehors du palais, les entraînements en pleine journée, toutes ces ambitions que j'entretenais depuis que Lyrian et moi nous nous étions mis d'accord. J'étais si proche de les ressentir.

Je refusais de les laisser m'échappaient, pas maintenant. Quitte à ce que mon sang coule aussi sur le sable de cette arène.

Je maintenais le fil qui alimenterait ma magie.

Je m'enfouis au plus profond de ces pensées qui réveillaient en moi la haine que je refoulais.

Ne plus monter à cheval, devoir me cacher encore pour mettre un pied dehors, me terrer dans ma chambre à longueur de journée et ne pouvoir en sortir que la nuit... Ce sera cette douleur là le moteur de ma magie. Cette colère là qui implosera. 

Un élan de spasme me submergea dû à cette torture morale que je m'infligeais et juste après ça, les lumières éclatèrent dans la lice.

Je ne savais pas pour lequel des deux combattants cette action avait été bénéfique.

J'ouvris les yeux, mes iris avaient à présent changer de couleur, abandonnant leur brun quotidien pour retrouver l'orange vif dont elles étaient teintées lorsque j'exploitais mon don.

La foule s'exaltait davantage à l'odeur de magie et à ma première démonstration de puissance depuis un très long moment.

Ils devaient penser que je visais les deux soldats afin d'atteindre le niveau de violence attendu de ce tournois, en réalité, j'essayais de n'en visais qu'un seul.

Je n'avais pas encore dessein de tuer le rival de Lyrian, je voulais d'abord voir son air arrogant être remplacé par un air de terreur que je lui causerais.

Ne pas avoir utiliser ma magie depuis une bonne dizaines de mois était une idée qui me confortait assez quant à ma capacité à la contrôler. Elle ne pouvait pas être plus forte que moi alors que j'avais cessé de la nourrir et de l'entretenir.

Je pouvais sentir le regard de mon père satisfait reposé sur moi, j'étais enfin en train de remplir le rôle qu'il attendait de moi, le rôle de la souveraine qui protégeait et affirmait sa supériorité, qui utilisait les dons dont les terres d'Ordyte l'avaient béni...

Je pris une profonde inspiration et essayais de contrôler au maximum mes pensées, afin de ne pas m'éloigner de mon but, afin de ne pas affliger à mon corps trop de dégâts, et après tout, il me restait encore quelques pêches de lumières pour faire disparaître les marques de la douleur que je suscitais.

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