Chapitre 29: Un, deux, trois...

914 25 13
                                    

June

Les pétales grossièrement sculptés, la lumière rosée qui embaume toute la pièce de sa teinte, absolument tout me ramène à elle.

À présent, les pièces du puzzle s'assemblent, tandis qu'en parallèle, un autre se détruit.

Rose.

Rose.

Rose.

Rose.

Rose.

Comme la fleur préférer de maman

Comme la seule chose qui accompagnait la lettre.

Comme cette veilleuse.

Comme la façon dont il m'a surnommé.

Comme cette façon qu'ils ont de l'appelé.

Toute ma vie tourne autour d'une fleur. Elle fane. Et moi, je sombre.

Tout, absolument tout est lier.

Trop nombreuse sont les pièces manquantes.

13 avril n'était ni le début ni même la fin, mais qu'un simple chapitre constituant l'histoire.

13.

J'ai ces putains de marques.
Une de mes mains glisse le long de ma hanche.

Elle est là. Elle ne partira pas. Elle est une part de moi.

Tout mon corps est recouvert de cicatrices, elles restent, il les a ancrées en moi.

Je n'étais que sa simple toile.

Ces marques, je ne les supporte plus. Je veux les voir disparaître.

J'ai beau le désirer très fort, elles resteront à jamais là, ornant mon corps de leur présence.

Elles sont si douloureuses à porter.
La douleur que m'a infligée leur création m'habite toujours, elle me hante.

Un.
Deux.
Trois.

Sa voix s'immisce dans ma tête.
Elle appuie sur l'action néfaste de ces marques.

Quatre.
Cinq.
Six.

Au contraire de mes joues, ma gorge est sèche.
La peur me tord l'estomac, il est vivant. Je le sais. Jade est vivante. Je le sais. Ma mère l'est aussi.

Je sais tout, mais pas assez.

Sept.
Huit.
Neuf.

Quel est mon lien avec cette histoire ?

Pourquoi m'a-t-on donné cette implication ?

Je le sais, je ne tiens plus. Toutes mes émotions me consument, même les plus douces.

Dix.
Onze.
Douze.

Je passe du tout au tout. Chaque changement fait couler mes larmes.

Et je déteste être ça, cette personne vivant la vie bien trop fort. Cette sensibilité absurde, elle m'étouffe.

Les larmes, ne devraient pas remplacer les mots. Pourtant, elles retranscrivent ce que l'oral ne pourra jamais faire.

Si je pleure, c'est parce que chaque émotion est vécue comme une nouvelle explosion.

Et là, maintenant, je n'ai plus la capacité à intérioriser, même la plus minime des perturbations.

Je laisse la matérialisation de mes émotions sortir. Je me donne le temps d'exploser. Car mon cœur implose, tout comme ma tête. Les larmes dévalent le long de mes joues.

Plonger avec euxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant