Entre Ombre et lumière (Dramione)

23. Le suivi

En revenant vers les cachots, Draco se retrouva face à Crabe et Goyle qui l'attendaient, leur présence le ramenant brusquement à la réalité du monde extérieur. Les deux comparses le fixaient avec une curiosité mal dissimulée, clairement impatients de connaître ses plans concernant la Salle sur Demande.

"Alors, Draco, quand est-ce qu'on va à la Salle sur Demande ?" demanda Crabbe, son ton trahissant son impatience habituelle.

Draco, encore absorbé par les pensées de sa conversation récente avec Hermione et leur rendez-vous à venir, répondit distraitement, "Après le petit déjeuner, peut-être." Sa réponse était vague, son esprit clairement ailleurs.

Goyle, saisissant l'opportunité de rompre avec la routine matinale, suggéra avec enthousiasme, "On descend déjeuner alors ? J'ai une faim de troll !" Son estomac semblait approuver ses paroles par un grognement audible.

Draco acquiesça machinalement, son accord plus une réaction automatique qu'une décision réfléchie. En marchant en direction de la Grande Salle, Draco était physiquement présent mais mentalement ailleurs, perdu dans un tourbillon de pensées tourmentées. Les paroles futiles de Crabbe et Goyle sur le dernier match de Quidditch contrastait violemment avec le tumulte de ses propres pensées.

"Tu crois que les Serpentard vont gagner le prochain match ?" demanda Goyle avec enthousiasme, sa question tranchant bizarrement avec l'anxiété qui rongeait Draco. Cela lui semblait si dérisoire, si éloigné de l'énorme responsabilité qui pesait, désormais, sur ses épaules. Devenir père dans un monde où il avait pour mission de tuer l'un des plus grands défenseurs du bien semblait absurde.

"Draco, tu nous écoutes ?" Goyle le tira de ses pensées, sa voix emplie d'une curiosité enfantine.

"Oui, oui...." Dit-il en replongeant dans son dilemme.

La nouvelle de sa future paternité avec Hermione était comme un faisceau de lumière dans l'obscurité qui envahissait son existence.

La mission donner par le Seigneur des Ténèbres le hantait à chaque instant depuis l'été précédent. Il s'agissait d'un rappel constant des ténèbres qui menaçaient d'engloutir tout ce qu'il chérissait et même de l'engloutir lui même.

"Tu crois qu'il y aura du boudin au petit déjeuner ?" demanda Goyle, un sourire gourmand aux lèvres.

Draco n'entendait que partiellement, ses pensées tournées vers la façon dont il pourrait protéger Hermione et leur futur bébé des dangers qui les entouraient. Comment pouvait-il concilier l'impossible, être fidèle à un seigneur des ténèbres impitoyable tout en aspirant à un avenir avec sa famille ? La mission qui lui avait été confiée semblait de plus en plus incompatible avec la vie qu'il souhaitait désormais ardemment.

"Draco ? Tu nous écoutes ?" insista Crabbe, une seconde fois.

Draco hocha la tête.

"Je n'arrive pas à croire que tu peux avaler ça, c'est dégoûtant." Dit Théo non loin de lui."

Alors qu'ils s'installaient à la table des Serpentard, Goyle, avec son habituelle subtilité, lança un regard à Théo avant de se tourner vers Draco. "Hey, Théo, c'est vrai les rumeurs qu'on raconte ? T'as envoyé un cadeau de Saint-Valentin à la sang-de-bourbe ?" demanda-t-il, un mélange de curiosité et de dédain dans la voix.

Théo, qui était en train de tartiner son toast, leva les yeux, visiblement agacé par la question. "D'abord, elle se nomme Granger et puis? Qu'est-ce que ça peut te faire ?" répliqua-t-il, son ton tranchant traduisant son irritation.

Goyle, non découragé par la réponse de Théo, insista, "Ton père ne serait pas fière de toi, son seul fils. Pourquoi tu ferais un truc pareil ?"

Draco, observant l'échange, sentit une tension monter en lui. La mention de Hermione réveillait en lui une protectivité qu'il avait du mal à dissimuler. Mais il savait qu'intervenir pourrait attirer l'attention, il resta donc silencieux, se concentrant sur son assiette, tout en écoutant attentivement la conversation.