Entre Ombre et lumière (Dramione)

34. 30 juillet 1998

Dans la chambre de son enfance, Hermione parcourait du regard les murs où étaient affichées des cartes des étoiles et des posters de grandes figures de la science moldue. Elle s'arrêta devant une petite boîte de souvenirs, où elle trouva une vieille photo d'elle et de sa meilleure amie, Alice, en train de construire un volcan pour un projet de science à l'école primaire. Alice,  complètement ignorante du monde magique, avait toujours partagé une curiosité insatiable qui se mariait parfaitement avec celle d'Hermione.

Un sourire mélancolique se dessina sur les lèvres d'Hermione en tenant la photo. Elle se souvint des après-midis passés à faire des expériences avec des kits de chimie, à discuter des dernières découvertes spatiales, et à rêver de grandes aventures scientifiques. Ces moments de pure joie enfantine, avant que le monde des sorciers ne prenne toute la place, étaient précieux.

Avec un soupir, elle replaça la photo et ferma la boîte, absorbant pour la dernière fois l'atmosphère de cette pièce chargée de souvenirs. Chaque objet semblait susurrer une partie de son passé, un passé qu'elle devait maintenant laisser derrière elle pour protéger ses parents des dangers du monde magique.

"Hermione" cria sa mère au bas des escaliers. "Nous sommes prêts."

"J'arrive dans un instant maman." Dit elle la voix déchiré

Dans le silence feutré de leur salon, les derniers rayons du soleil couchant filtraient à travers les rideaux, jetant des ombres douces sur les visages de ses parents. Hermione entra dans le salon, elle les regardait, le cœur serré par un chagrin presque insoutenable. Ils souriaient, emballés par l'aventure qu'elle leur avait décrite, un nouveau départ en Australie, pleins d'espoir et d'anticipation pour leur nouveau cabinet dentaire.

Sa main tremblant légèrement alors qu'elle tenait sa baguette discrètement derrière elle. Son autre main tenait fermement une vieille photo d'eux trois à la plage, prise lors d'un été plus insouciant. " Vous allez adorer là-bas" leur dit-elle d'une voix qui se voulait rassurante, mais qui trahissait une note de tristesse.

Son père ajusta ses lunettes et regarda autour de lui avec un air pensif. "Nous sommes fiers de toi, Hermione, toujours en train de prendre soin de tout. Tu es sûre que tu ne veux pas venir avec nous?" Sa voix était pleine de cet espoir naïf qui la déchirait de l'intérieur.

Hermione avala sa douleur, forçant un sourire. "Non, papa, il me reste encore un an à Poudlard, je vous rendrai visite à Noël." Elle s'approcha d'eux, leur embrassa le front, et murmura, "Je vous aime tellement."

Puis, avec toute la force qu’elle pouvait rassembler, elle pointa sa baguette vers eux et dit doucement mais fermement, "Obliviate." Les souvenirs de leur vie avec leur fille s'évanouirent de leur esprit, laissant place à une nouvelle toile vierge, prête pour leur faux futur.

Hermione referma doucement le coffre de la voiture, chaque mouvement chargé de l'émotion retenue. Ses parents s'installèrent à l'arrière, discutant joyeusement de leur nouvelle vie à venir, complètement inconscients de la réalité de leur situation. Pour eux, Hermione n'était qu'une chauffeuse de taxi anonyme, une simple passante dans leur vie désormais réinventée.

Elle monta au volant, sa vision légèrement voilée par les larmes qu'elle luttait pour contenir. Démarrant la voiture, elle prit une profonde inspiration, essayant de se calmer pour pouvoir conduire en sécurité. Derrière, ses parents continuaient à parler, riant par moments, leurs voix n'étant plus pour elle que le murmure douloureux de ce qu'elle avait perdu.

Chaque kilomètre vers l'aéroport pesait lourdement sur elle, chaque panneau routier était un rappel qu'elle les conduisait non seulement vers leur nouveau départ, mais aussi, loin de sa propre vie. Lorsqu'elle arriva enfin à l'aéroport, elle les aida à sortir leurs bagages, leurs adieux superficiels ne faisant qu'ajouter à l'absurdité de la scène.