Mission 4. Balle Perdue

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Septembre 2018

Jaden Parker

Premier jour à Londres.

Je suis arrivé tard dans la nuit, dans cet appartement de fortune. Sur le comptoir, m'attendait la fameuse enveloppe contenant le nom de l'homme qui aurait aidé ou collaboré avec mon père sur sa dernière enquête, avant qu'il ne meurt.

Un certain Kevin Martinez.

Trouver cet homme dans le vaste pays qu'est la Grande-Bretagne, est comme chercher une aiguille dans une botte de foin, mais je ne me laisse pas abattre.

Une chose à la fois. Ma mission est simple. Je ne dois pas me rater. Faire tomber une tête, comme d'habitude.

J'ai passé une nuit foireuse, le décalage horaire me tue, le pire est de me réveiller si tôt pour une mission qui ne m'enchante pas plus que ça.

5 mois.

C'est tout que j'ai pour trouver cet homme.

L'eau chaude de cette douche miteuse apaise mes membres et mon esprit. Je dois me concentrer. Ne pas laissez ma quête perso empiéter sur ma mission principale.

Je devrais demander à La Baronne pourquoi elle a cette manie de toujours me dégoter les pires endroits ou pioncer. Je mérite un lit à ma taille et une gazinière qui fonctionne, merde.

6H30, deux tartines au chocolat, un café noir sans sucre. Le peu de chose pour me faire tenir durant cette journée qui s'annonce catastrophique.

À bord de ma bécane, le casque sur la tête, je zigzague à une vitesse folle entre les voitures. Mon père n'a jamais aimé la moto. Moi par contre, j'ai toujours été un grand fan. Ce bout de métal assemblé représente une sorte de liberté. Je ne pense plus à rien en moto, juste à la vitesse.

Je me gare sur le parking à l'arrière du grand bâtiment majestueux. Je me présente aux gardes qui surveillent l'entrée. Mon faux badge, impose mon respect, ils me laissent finalement rentrer.

Après une fouille au corps, l'on me laisse me changer pour enfiler l'uniforme que je vais devoir porter pendant 5 mois. Noir discret, une broche au symbole de la monarchie anglaise. J'enfile cette oreillette qui me permet de rester en contact avec les autres agents de sécurité et range mon arme de service entre ma ceinture en cuir et le bas de mon dos.

L'on m'invite à attendre dans la cour du château, où est garer une Cadillac noir.

C'est ma première vraie mission londonienne. Mes missions en Europe se font rare ou alors je ne reste que très peu de temps, quelques heures, juste le temps d'exploser la cervelle de ma victime. Être loin de l'agitation d'Harlem et de la pression du cocon familial est un peu comme des vacances.

En attendant les ordres de mon supérieur, j'observe les recoins de cette cour. En forme rectangulaire, en briques rouges typiques de l'architecture londonienne. Le bâtiment semble vieux, très vieux. Datant probablement des années 1800 voire 1700. Un vrai monument historique.

Des bruits de pas et une forte respiration qui s'approche m'interpellent. Dans le brouillard de la matinée, ma vue ne distingue pas directement l'identité  de cette personne.

Avant que son visage, ses traits et ses yeux que je ne connais que trop bien, me fassent rater un battement.

Instinctivement ma mâchoire se contracte, mes points se serrent. Je me tiens droit comme un pique, le menton relevé.

Elle fait de même.

— Tu fous quoi ici ? Je lui demande les yeux plissés.

Si proche l'un de l'autre. Je peux sentir cette rage immense que je partage s'échapper de son petit corps fragile. Un simple coup du lapin permettrait de l'achever, ici et maintenant.

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