Mission 20. USB

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Novembre 2018

Jaden Parker

C'est l'œuvre de Crépuscule, j'en suis sûr et certain.

Je n'ai pas pu lui dire que je connaissais le potentiel coupable de la tentative de meurtre de son blondinet. J'ai préféré garder tout ça pour moi. C'est plus simple si elle ne se mêle pas de cette affaire. Je dois m'assurer que mes suppositions sont fondées avant de me projeter.

Quand je l'ai interrogé sur la raison pour laquelle elle se trouvait au Parlement à une heure aussi tardive, Suzuki a préféré me rembarrer, affirmant "ce ne sont pas tes affaires, le monstre."

Je dois avouer qu'être mis à l'écart et ne rien savoir sur sa mission m'agace fortement.

Ça occupe mes pensées. Je n'ai fait que d'y penser cette semaine, alors que mon esprit est censée être occupée et concentrée sur la préparation du braquage que je m'apprête à faire. Mais mes pensées restent figées sur cette tentative d'assassinat, bloquée sur Suzuki. Ma curiosité me mènera à ma perte.

En parallèle de mon enquête perso, je me suis mis à l'espionner, deux fois plus. Pour assouvir ma curiosité bien trop gourmande. J'ai découvert qu'elle passe le plus clair de son temps à jouer à Hercule Poirot avec ce blondinet, lorsqu'elle n'est pas au Palais de Buckingham à surveiller la porte des appartements de Lady Pembroke en ma compagnie. Ce type est un agent du SRI qui l'aide dans sa mission, mais la tendresse avec laquelle il l'observe quand elle ne remarque pas ses yeux bleus sur elle ne ment pas. Ce mec a le béguin pour ma petite espionne.

Surprenant, cette fille est dangereuse et invivable. Passant son temps à proférer des menaces. Hautaine et imbut d'elle-même. Elle me sort par les yeux. Pourtant, avec lui, elle semble si différente, plus tranquille et souriante. C'est intrigant.

Merde.

Me revoilà à penser à elle alors que je me trouve devant la baraque de Kevin Martinez, que j'espionne depuis presque deux semaines. Je me suis décidé à ouvrir l'enveloppe noire, qui contenait bien tous les informations sur Kevin Martinez et sa fille, ainsi que son adresse.

Toutefois, ça ne rend pas ma mission plus facile. Bien au contraire, je dois me taper des heures et des heures cachées dans une sombre ruelle qui pue la pisse avec une paire de jumelles pour apprendre les habitudes de ses locataires.

Sabrina Martinez ne rend visite à son père que les jeudis et mercredis après-midi pour le thé. Elle apporte des cupcakes pour l'occasion. Kevin passe ses journées seul. Il invite de temps en temps des amis. Très casanier, il ne sort presque jamais, à part pour faire ses courses et pour chercher le courrier dans sa boîte aux lettres.

Ce soir est le parfait moment. Il est censé sortir pour une soirée bowling avec des amis. J'attends patiemment qu'il quitte son domicile pour commencer mon opération.

En attendant, mon esprit me tire dans les bras de Suzuki. Cette fille titille bien trop ma curiosité avide. C'est une vraie énigme. C'est pour ça qu'elle est si dangereuse, si fatale. Et pourtant, Dieu sait que j'adore une bonne énigme.

21h35, Kevin Martinez quitte enfin sa demeure. Démarre sa bagnole en direction de Queens Skate Dine Bowl, à environ vingt-minutes en voiture du quartier de Fulham où habite l'ancien flic. Ça me laisse assez de temps.

Je peux enfin passer à l'action.

Me faufilant en toute discrétion dans les haies de grands buissons qui entourent la clôture autour de la maison blanche en bois. Accroupi cacher dans l'obscurité du jardin. J'observe la façade pour savoir ou rentrer. Heureusement pour moi, monsieur Martinez à laisser la fenêtre de la chambre de Sabrine entrouverte.

Je grimpe à l'aide des tuyaux de canalisation, puis fait coulisser la fenêtre pour pénétrer dans la chambre rose poudrer de la jeune femme. Des dessins d'enfant, des photos de famille, des médailles couvre les murs. Des jouets jonchent sur la moquette.

Je quitte la pièce et part à la recherche du bureau de Monsieur Martinez. Sans surprise, je découvre une caméra cachée dans une plante en direction de la porte de son bureau. C'est un ancien flic après tout, rien ne m'étonne. Il reste prudent surtout.

J'éteins la caméra. Je dois faire vite avant qu'il ne se rend compte qu'elle a été éteinte. Ce genre de caméra envoie des notifications sur le téléphone de leur propriétaire.

La porte est fermée à clé, mais j'arrive à la déverrouiller à l'aide d'une pince à cheveux que j'ai piquée dans les affaires de Suzuki. Très pratique ces petits gadgets.

Je scanne les lieux d'un regard. 12m2, un bureau en bois foncé, un ordinateur portable et une petite bibliothèque en bois brut, remplie de documents rangés par ordre alphabétique.

Est-ce que je viens de toucher le jackpot ?

D'abord, je fouille la bibliothèque, mais ne tombe que sur des factures d'impôts.

Ennuyant.

Puis, je m'attaque à l'ordi. Trouver le mot de passe est bien trop facile à mon goût. La date de naissance de sa fille chérie.

— Vous êtes rouillé, Capitaine...

Je sors ma clé USB ranger dans la poche de mon jean noir, que je connecte à l'appareil. À première vue, c'est un ordi classique qui sert uniquement à régler des factures ou remplir des documents administratifs, mais en fouinant, je trouve des documents mis en privé, protéger par un code. J'en fais des copies, en attendant la fin du téléchargement, je décide de parcourir la pellicule photo de l'appareil.

Je tombe sur des clichés banals de Kevin et sa fille en vacances. La petite Sabrina bébé, puis ses premiers pas. En remontant un peu plus loin dans le fichier, je tombe sur une photo qui me fait un pincement au cœur.

Mon père et Kevin, une bière à la main, souriant à l'objectif. Elle date du 12 novembre 2007, soit un an avant sa mort.

Je passe un moment à contempler son visage. Son grand sourire qui illumine la pièce. Ses yeux rieurs, son fidèle uniforme de police. Ses cheveux courts toujours soigneusement couper. Ces lunettes carrées marrons sur le bout de son nez. Mes doigts caressent ses traits qui se reflètent sur l'écran.

— Reprends-toi, Jd...

Une fois le téléchargement des données effectué. Je referme l'ordinateur, prenant soin de refermer toutes les pages que j'ai ouvertes, avant d'éteindre la session.

Je range la clé USB dans ma poche arrière. Je ne peux pas refermer la porte à clé avec ce machin pour les cheveux. Je prie pour que Kevin soit assez ivre pour ne pas remarquer la serrure crocheter. Je rallume la caméra avant de partir.

De retour dans la ruelle sombre où m'attend sagement ma moto. J'enfile mon casque puis par à toute vitesse. Satisfait de mon travail, avec la boule au ventre causé par l'excitation et l'adrénaline de découvrir les informations que renferment ses documents si bien protégés.

Des réponses à mes questions, je l'espère.

....... 

Anubis inquiet pour la sécurité de Daria ? 

J'espère que ce chapitre vous a plu. On se retrouve très vite pour la suite. N'hésitez pas à commenter ou voter pour me faire part de vos avis. 

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