Mission London

Mission 3. Caprice

Septembre 2018

Daria Suzuki

— Entrez !

La voix de mon père adoptif résonne dans l'entièreté de mon corps. Amplifie les battements de mon cœur et mon anxiété grandissante.

D'une main tremblante, je pousse la porte. Je me concentre sur ma respiration, essayant de calmer mon rythme cardiaque.

Ne pas avoir peur.

— Oh... Didi, qu'est-ce qu'il y a ? Que me vaut l'honneur de ta visite ?

Il arbore son habituel sourire chaleureux. Son bureau en bois foncé est couvert de documents importants, certains portent le tampon rouge en lettre épaisse, CONFIDENTIEL.

— J'ai une requête... Je balbutie.

Comme une enfant qui s'apprête à demander une chose hors de prix pour Noël, je regarde mes pieds. Jouant avec la chevalière de mon père biologique sur ma main gauche que je fais rouler le long de mon index.

Ne pas avoir peur.

Cette boule de stress qui se forme dans mon ventre, tord mon intestin dans tous les sens.

— Mon enfant, la tête haute, je te prie. Sourit Chapman.

Je relève la tête aussi apeurer qu'un cerf devant un chasseur. J'ai l'horrible impression que je me jette dans la gueule du loup.

— Alors qu'elle est cette requête ? Dit moi tout.

Un peu de courage, Didi. Ne pas avoir peur.

Je déglutis, prend une petite inspiration, avant de laisser ses mots qui me torturent l'esprit s'échapper de mes lèvres.

— Laisse-moi aller en mission.

Un sourire malicieux se dessine sur le coin de sa bouche.

— J'en étais sûr...

J'écarquille les yeux. Je ne devrais pas être si surprise, il me connaît pas cœur. Je pense que tout le monde sait que je rêve de retourner sur le terrain depuis mon arrivée. Je ne le cache pas. Tous les voir au réfectoire discuter à voix haute de leur accomplissement lors de leur mission, m'abattent. Je me sens si inutile derrière ce bureau poussiéreux aux archives.

— Ça fait plus de trois semaines que je suis aux archives ! Je ne peux pas continuer comme ça ! Ce n'est pas fait pour moi. Ma place... Ma place est

— Aux archives.

Ma place est sous les applaudissements, pas cacher au très fond du QG.

— Non ! Elle est sur le terrain, avec mes collègues ! Je suis une espionne...

— Une espionne qui revient d'un an d'hors-service.

— Je suis prête, ça fait un an que j'attends d'être de retour au QG et de retourner sur le terrain !

— Non. Dit-il d'un ton ferme.

Je serre les poings. Il est aussi têtu que moi. Chapman n'est pas connu pour lâcher l'affaire si facilement.

Un bras de fer vient de débuter entre nous. Qui cédera le premier, telle est la question.

— Je suis l'une des meilleures espionne de tous les SRI réunit. Tu ne peux pas me laisser croupir aux archives !

— C'est non, Daria.

Ses sourcils roux sont froncés, sa mâchoire couverte d'une barbe de trois jours est contractée.