Chapitre 1

609 28 4
                                    

Je me réveillai en sursaut dans mon lit, en sueur et haletante. Je tâtai autour de moi, j'étais bien dans le bungalow d'Hermès, au Camp des Sang-mêlés.

J'essuyai les gouttes sur mon front du dos de ma main.

Toujours le même cauchemar.

Le mont Olympe qui s'écroule et m'écrase. Je crois mourir étouffée jusqu'à ce qu'une voix rauque me dise : "Je peux t'aider à accomplir tes désirs."
Puis je me réveille.

Je sentis quelqu'un s'approcher de mon lit et s'assoir sur le bord.

Luke.

- Toujours le même, demanda-t-il.

J'hochai la tête sans le regarder dans les yeux. Les récents événements m'en empêchaient.

Il semblait vouloir prendre ma main dans la sienne mais il se résigna.

- Dors, je veille sur toi Délia.

Je n'eus pas la force de lui demander de partir, le sommeil me fermait déjà les paupières.

Je ne tiendrai plus jamais sa main.

Et c'est de ma faute.

Au moment où j'allais me rendormir, quelqu'un entra en trombe dans le bungalow.

- QUELQU'UN A TUÉ LE MINOTAURE ! VENEZ !

Le soleil était à son zénith dans la clairière lorsque je terminais mon entraînement à l'épée.
Avant, j'avais l'habitude de le faire avec Luke mais maintenant... je le fais seule.

Cette nuit, un nouveau est arrivé. Un garçon blond qui aurait tué le minotaure. Chiron nous a formellement interdit de passer le voir à l'infirmerie mais je sais pertinemment qu'Annabeth s'y est faufilée grâce à la casquette de sa mère.
Elle observe tous les nouveaux jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'ils sont sans intérêt.
Et ce petit blond ne sera pas différent des autres.

Soudain, quelqu'un s'avança à la bordure de la clairière.

- Eh, le loup solitaire, lança Annabeth, demain c'est le jeu de l'étendard.

Je me retournai et posai une main sur ma hanche.

- On a une stratégie imparable, viens, je te l'explique.

En marchant à travers le camp en compagnie de la fille d'Athena, je croisai Luke et le petit nouveau, un dénommé Percy Jackson.
À défaut de regarder Luke, j'examinais ledit Percy. Blond, yeux bleus, taille moyenne, rien qui ne me donne d'indice sur son parent divin.

En passant, Clarisse le bouscula le blond en ricanant. Il tomba sur ses fesses.

Il ne tient même pas tête à Clarisse.

A-t-il réellement tué le minotaure ?

Le reste de ma journée se passa sans encombres. En marchant vers mon bungalow, j'entendis du bruit venir des toilettes communes. Une sorte de dispute ou d'accusation.
Je m'approchai furtivement de la porte, soudain intéressée par une quelconque bagarre.

J'entendis la voix de Clarisse, ce qui n'est pas très étonnant car elle est toujours au centre de l'attention lorsqu'il s'agit de conflits.
Une deuxième voix me parvint. Je ne la reconnu pas. Pourtant ma mémoire est infaillible. Il n'y avait qu'une seule possibilité, une seule personne dont je ne connaissais pas la voix : le blondinet.

La seule chose qui m'intrigue chez lui c'est sa soi-disant victoire contre le minotaure.
S'il dit vrai alors il est plus digne d'attention que je ne le crois.
S'il ment alors c'est un imposteur à démasquer.

- Avoue que tu n'as pas tué le minotaure, cracha Clarisse.

- Mais je l'ai tué, s'indigna le blond.

- Certains doivent apprendre avec la manière forte, gloussa-t-elle à deux de ses sbires.

Je crois comprendre ce qu'il se passe. Elle montre qui elle est à tous les nouveaux un peu trop étincelants qui arrivent au camp. C'est une sorte de bizutage. Le dernier nouveau s'était retrouvé avec la tête dans les toilettes.

- Mettez-lui la tête dans les chiottes, ordonna la brune.

Aucune originalité.

J'allais intervenir lorsque l'eau des toilettes gicla à travers la pièce en repoussant les enfants d'Arès.

C'était quoi ça ?

Clarisse et les deux autres sortirent en trombe des toilettes.
La brune me lança un regard assassin avant de déguerpir.

Je me postai dans l'embrasure de la porte.
Une cabine était entièrement détruite et la pièce était complètement inondée.

Comment ?

- Tu m'espionnes, demanda innocemment Percy.

Oui.

- Non.

- Alors qu'est-ce que tu fais à moitié cachée dans l'ombre après une dispute entre deux demi-dieux.

- Si tu crois que je ressens le besoin de me justifier auprès de toi alors tu te trompes royalement, dis-je en tournant les talons.

Tandis que je m'éloignais, je l'entendis courir afin de remonter à mon niveau.

- Attends, j'ai besoin qu'on m'explique des choses.

Je ne répondis rien.

- Du genre pourquoi tout le monde se déteste ? Comment ça se fait qu'aucun monstre ne puisse entrer dans le camp ? Et bordel, c'est quoi le jeu de l'étendard ?

Je l'attrapai par le col et le plaquai contre l'arbre le plus proche.

- Ici tu ne peux pas faire copain-copain avec n'importe qui. Encore moins avec moi.

Je plaquai mon avant-bras sur sa gorge.

- On se déteste tous car nos parents sont rivaux.

Je pressai d'avantage mon bras.

- Te fais pas trop remarquer, tu pourrais le regretter, soufflai-je.

Je le relâchai et un sourire sinistre se dessina sur mes lèvres. Il déglutit.
Je retournai au bungalow d'un pas nonchalant.

Je crois savoir qui est son paternel.

How to resist (Percy Jackson série)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant