23- Le goût de l'interdit

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IRIS

Tout le trajet s'est fait en silence, un silence aussi glacial que l'Antarctique. Je stressait un peu à l'idée de rentrer je ne vais pas vous le cacher. J'allais devoir m'expliquer et je ne savais comment expliquer ma fuite si soudaine.
J'avais vraiment l'impression d'être incomprise et ça me mettait hors de moi.
J'avais l'impression que ça n'allais jamais se terminer.

Après une heure de route, nous arrivâmes enfin devant la résidence de mon père. J'avais clairement les mains moites. J'ai pris une grande inspiration avant de quitter la voiture.
J'ai suivie Aïden silencieusement jusqu'à la porte d'entrée. Il entre, et à peine entré que j'ai entendu mon père hurler du salon.

-SEDEÑO JE VAIS TE TUER!

Je lève les yeux vers Aïden qui affiche un sourire moqueur, qu'est-ce qu'il a fait encore celui-là?

-SE NE SERA PAS POUR AUJOURD'HUI! S'écria Aïden à son tour.

-Et pourquoi donc? Fit la voix de mon père qui se rapprochait petit à petit me rendant encore plus anxieuse.

-Vient voir ce que je t'ai ramené.

"Ce que je t'ai ramené", on me prenait vraiment pour une putain de poupée. Je voulais repartir.

Une fois mon père en face de moi je me suis sentie défaillir. J'essayais de lire une quelconque émotion dans ses yeux mais je n'y voyais pas grand chose, appart du soulagement?
Il pose son regard sur Aïden.

-Merci de me l'avoir ramené saine et sauve. Je peux toujours compter sur toi dit-il en lui mettant une tape amicale dans le dos.
Aïden lui, paraissait indifférent face à cette scène et il lui répondit avec un simple "de rien".

Mon père se reconcentre sur moi.

-Suis moi, on va parler.

Ouais nan j'ai pas trop envie de parler. Je jette un regard rapide à Aïden avant de suivre mon père jusqu'à son bureau.
Super.
Il s'installe, je fait de même.

-Qu'est ce qui t'es passé par la tête Iris?

Je regardais le vide, et je ne répondis rien.

-Iris je te parle, qu'est-ce qui ne va pas?

-Qu'est-ce qui ne va pas? Sérieusement papa? Rien ne va!

-C'est pas une raison pour t'en aller dit-il en haussant le ton.

-Tu ne me comprend pas papa, tu me comprendra jamais, laisse tomber dis-je en me levant.

-Bien sûr que si je te comprend Iris!

-Ah bon? Tu comprends que même si t'as quarante millions d'hommes j'ai quand même la trouille? Tu comprends que j'ai peur? Tu comprends que je suis la cible de plusieurs d'entre eux alors que je n'ai absolument rien demandée? Tu comprends que je me sent étouffée? Tu comprends que j'en ai marre de tout ces secrets? Tu comprends que je suis entourée d'hommes et que la seule femme ici c'est moi? Lui demandé-je en sentant ma voix se briser petit à petit. Tu comprends que je me sent seule? Ajouté-je. Tu comprends que je veux avoir une vie..normal? Tu..tu comprends que maman que manque?? Dis-je en explosant soudainement en sanglot.

Ma mère me manquait beaucoup trop, plus les jours passaient plus je me rendait compte que sans elle c'était un vrai supplice. Même si cela faisait maintenant des années qu'elle n'était plus là.

Mon père avait l'air surpris par tout ce que je venais de dire. Il n'arrivais pas à aligner deux mots.
Et je ne voulais pas pleurer devant mon père, je détestait ça. Alors j'ai quitté son bureau, qu'il le veuille ou non. Il n'a pas essayé de me retenir.

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