Light in the darkness [réécriture]

Chapitre 40 - Une effroyable transaction

TW : Chapitre qui peut heurter la sensibilité ! Il évoque le proxénétisme donc ceux qui sont sensible à ce sujet, ne lisez pas et préservez vos petits coeurs !

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PDV ALMA

Tout serait plus simple si le cerveau pouvait s'éteindre d'un mouvement de doigt, autant que notre âme. La cruauté humaine existe depuis des siècles, mais c'est autre chose quand tu en es à la fois victime et spectatrice. 

Valerio est encore plus sadique que ce je pensais, et je reconnais en lui mon bourreau.

Enzo et moi nous mettons à lire les consignes de cette lamentable transaction. L'envie d'exploser cette foutue tablette me démange, mais je me venge sur les peaux de mes ongles.

Mes yeux défilent sur ces lignes toute aussi effrayantes les unes que les autres, écrient comme si c'était un simple contrat de travail.

Il y aura au totale dix filles pour les dix acheteurs que nous sommes, dans le but de nous les arracher. Le dernier n'aura donc pas le choix, et la somme sera bien évidemment un effet de surprise.

Nous cochons la case d'acquiescement, avant qu'une lumière aveuglante éclaire ce podium, que la présence de ce diable avait laissé pour vide, il y a quelques minutes de cela.

Ma terminaison nerveuse menace d'exploser quand j'aperçois ce petit corps frêle grimper sur ce podium, d'un pas nonchalant. Elle est vêtue d'un vulgaire sous-vêtement léopard, qui sert plus de cache téton qu'autre chose. Ses petits yeux miel sont affolés en direction de ces dix vitres, qui la scrutent sans son consentement.

J'aimerais casser la mienne et la sauver de tous ces regards pervers...

Elle commence à relever mécaniquement ses bras, pour attraper ses cheveux, et entamer une danse sensuelle. Elle réalise des mouvements peu assurés, tenant d'exercer ce qu'on lui a appris. Ses hanches bougent de gauche à droite, et mes yeux se perdent quelques secondes sur le sol.

J'avais l'impression de lui voler son intimité.

Je sens le corps d'Enzo se tendre de nervosité, comme je ne l'avais encore jamais vu. Sa jambe gigote à mesure que ses doigts resserrent son verre, si bien que ses jointures blanchissent.

Les filles défilent une à une, et les sonneries s'arrachent au même titre que les sommes assourdissantes.

Ce son reste ancré péniblement dans mon esprit, prêt à me torturer pour les nuits qui suivent. Je prends donc une grande inspiration, pour ne pas tout faire capoter, car la vie de ces filles en dépend.

Je t'en supplies maman, fait en sorte que je sauve au moins ces pauvres âmes.

Nous ne parvenons pas à appuyer sur ce bouton, et la dixième enchère arrive, nous obligeant à taire notre humanité, et à participer à cette abomination.

Je perds mon regard sur ces lentilles vertes, qui ne ternissent pas son regard ténébreux et noisettes pour autant. Je sens la soif de vengeance dans son regard, et je le rejoins aussitôt.

Je détourne mes iris glacées par la haine, avant que la nausée s'empare de ma gorge, lorsque mon regard croise le regard de cette jeune fille.

J'arrache le verre des mains d'Enzo, pour avaler ce liquide glacial et brulant d'une traite. Je sens son regard pesant qui me sonde, mais je n'arrive pas à détourner mes yeux de cette gamine qui n'a que seize ans.

Son corps est commercialisé dans un vulgaire body bleu en dentelle. Ses cheveux bouclés au carré, lui donnent un air plus vieux, mais ses yeux et son corps d'enfant ramènent brutalement à la réalité quiconque qui tentera de l'observer.