𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟸 - 𝙴𝙻𝙻𝙸𝙴

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ELLIE





Les couloirs de la George Washington University sont bondés. Je regarde autour de moi les indications marquées sur les différents panneaux. Affiché sur mon téléphone, l'emploi du temps du premier semestre m'ayant été attribué indique l'amphithéâtre numéro deux pour mon premier cours.

Larges et lumineux, je marche d'un pas pressé dans les allées menant à un escalier. Je vérifie rapidement que je suis sur la bonne trajectoire avant de m'y engager. Il ne me reste plus qu'une minute avant d'être en retard. Me laissant fidèle à la réputation d'éternelle retardataire.

Lorsque je descends pour arriver à l'étage inférieur, je remarque qu'il y fait plus sombre. Il semblerait qu'une seule partie du bâtiment ait été rénovée.

J'aperçois plusieurs étudiants discutant sur des bancs mis à disposition. Ils doivent être en deuxième années je suppose, remarquant le calme sur leur visage.

Après un moment d'observation, j'entre dans la salle que j'imagine être le point de départ de cette nouvelle année.

Lorsque j'entre dans la pièce, les derniers élèves prennent place, et quelques regards accusateurs se tournent vers moi. Le professeur, absorbé par l'écriture de son nom sur le tableau de craie, ne semble pas me remarquer.

Je me hâte de trouver une place, traversant plusieurs rangées avant de repérer un siège libre.

- Bonjour à tous, commence l'enseignant au moment où je m'installe. Je me présente : je suis Monsieur Harrison, et cette année, je serai votre professeur pour l'introduction à la psychologie. Pour certains d'entre vous, j'assurerai également le cours de psychologie du développement.

L'atmosphère est pesante et le silence étrangement bruyant, chargé de pensées invisibles. Chaque élève semble absorbé par les paroles de notre nouvel encadrant qui, pour l'instant, n'a rien dit d'important.

Je sors de mon tote bag mon ordinateur que j'installe sur la tablette raccrochée à mon siège.

- Cette année, reprend-il, nous allons étudier plusieurs thèmes, tous comprenant des sujets spécifiques. On commencera par...

J'essaie de me concentrer sur son monologue mais une douleur vive me lance au niveau de la cheville. En baissant la tête, j'observe sans surprise qu'une ampoule se forme au-dessus de mon talon.

J'avais pourtant pensé à prendre des pansements ce matin en enfilant ma nouvelle paire de spézial. Mais l'idée m'a échappé, sans doute trop insignifiante. Je rabats mon jean sur mes chaussures et tente de reprendre le fil de la discussion.

Sous nos yeux défilent les points essentiels à retenir pour cette année. Sur mon carnet, je notifie ce qui me marque, avec l'intention de tout retranscrire au calme ce soir.

À côté de moi, quelques élèves rigolent ensemble. Certains ont l'air de se connaître tandis que d'autres soufflent d'ennui, fatigué de reprendre un train de vie académique.

- Pour finir, continue-t-il, plusieurs projets vont être mis en œuvre au cours des semestres. Nous proposerons à certains d'entre vous des...

Mon esprit divague. Je sors un critérium de ma trousse et me mets finalement à dessiner. Il reste à peine 30 minutes avant la fin du cours, et je ne suis visiblement pas la seule à avoir décrochée. Monsieur Harrison lui-même semble peu intéressé par cette présentation qu'il est forcé de faire.

J'ai simplement hâte d'entrer dans les profondeurs de la matière. D'étudier de véritables sujets, de comprendre comment nous fonctionnons.

Pour être honnête, je m'étais toujours dirigé vers le droit. La psychologie n'était qu'un second choix, relégué dans un coin de mon esprit.  Et puis tout est arrivé. Comme un mirage, une succession d'événements m'ont touchés, donnant à ma vie un nouveau sens... une nouvelle perspective.

OVERCOMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant